Le contrat prévoit l'exploitation du plus gros gisement de gaz au monde sur plus de 20 ans.
Total décroche un méga contrat en Iran, de plus de quatre milliards d'euros. Il s'agit d'exploiter le plus gros gisement de gaz au monde.
Total se dit très fier. D'abord, c'est un énorme chantier qui va s'étaler sur 20 ans. Une trentaine de puits, dans les eaux du Golfe Persique. Et surtout Total est la première compagnie pétrolière internationale à revenir en Iran, depuis la levée des sanctions en juillet 2015.
Oui, mais justement, ce n'est pas clair : les Etats-Unis, depuis, ont durci leur position sur l'Iran.
C'est vrai, le Sénat américain vient de voter de nouvelles sanctions. Donc, pour minimiser les risques, Total travaille en faisant attention à ce que rien ne soit Américain sur ce chantier. Concrètement, cela signifie: évidemment, pas de salariés américains sur le chantier. Tous les investissements seront financés en euro par Total. Et total se fera payer en nature. L'Iran va payer Total en condensats, un pétrole issue du gaz.
C'est fou, ça. Total ne peut pas se faire payer autrement ?
Non, dans le pétrole, dans le gaz, la monnaie de transaction, c'est le dollar. Et pas question de se faire payer en dollar. Je vous rappelle, l'amende de près de neuf milliards, infligées à BNP Paribas, par la justice américaine, pour avoir utilisé le dollar, avec des pays sous embargo américain.
D'où une énorme frilosité des banques françaises, ce qui handicape nos entreprises, très désireuses de revenir en Iran, où elles étaient très présentes avant l'embargo. Que ce soit, Peugeot, Citroën, Bouygues ou encore Vinci. L'Iran, qui représente un énorme marché, un pays de 80 millions d'habitants, désireux de normaliser ses relations internationales. Et de ce point de vue, les Français sont très bien placés avec l'ex "grand satan" américain.