Affaire Barbarin : "Le pape n'a pas le choix, il doit accepter sa démission"
Ce samedi, Catherine Nay décrypte l'affaire de non-dénonciation d'agression pédophile dont s'est rendu coupable le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin.Bonjour Catherine,Bonjour Bernard, bonjour à tous.Jugé coupable de non-dénonciation d'agression pédophile, le Cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis. Une peine symbolique mais un jugement qui sonne comme un avertissement à Rome.Justement, c'est à Rome que le primat des Gaules s'est adressé, deux heures après le verdict. On le sentait assommé, son message devant la presse a duré 32 secondes, la tête baissée, la voix blanche. Il a commencé par dire : "Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à dire ma compassion pour les victimes et leur famille". Puis, relevant la tête : "J'ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission. Il me recevra dans quelques jours." Mais dans la foulée, ses avocats annonçaient qu'il ferait appel. Espère-t-il un autre verdict, dans un autre procès ? Le procureur de Lyon n'avait pas requis de peine. En 2016, lorsque l'affaire avait éclatée, Monseigneur Barbarin avait déjà parlé de démission. >> LIRE AUSSI - Démission de Barbarin, "le signe que l'Église est en train de se moderniser", estime Jean-Michel Aphatie Mais le pape l'avait refusée, estimant que cela reviendrait à reconnaître une culpabilité et qu'il fallait attendre un jugement avant toute décision. Trois ans plus tard, le regard porté sur les abus sexuels sur des mineurs a profondément changé. La non-dénonciation de ces crimes est reconnue comme une véritable infraction. Le verdict de Lyon sonne le glas de l'omerta de l'Église. Rappelons que le Cardinal Barbarin n'a commis aucun acte pédophile.Non, sa faute est de s'être tu. Depuis 2010, des victimes étaient venues lui raconter les sévices que leur avait fait subir dans leur jeunesse le père Bernard Preynat. Donc, Monseigneur Barbarin était au courant de ces faits. Il ne les a pas dénoncés en justice parce qu'il a fait le choix, en conscience, de préserver l'institution, l'Église. En mars 2016, à Lourdes, on l'avait entendu se défendre : jamais, jamais, jamais, il n'avait couvert le moindre acte pédophile, plaidait-il, ajoutant à la stupéfaction générale : "la majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits". Quelle maladresse ! Entendu sur europe1 : Monseigneur Barbarin n'a pas saisi que la douleur, la honte, le mal de vivre des victimes, n'étaient pas prescrits C'est d'ailleurs cette phrase inouïe que le réalisateur François Ozon a choisi pour titrer son film sur les crimes du père Preynat. Cette phrase avait d'autant plus marqué qu'on avait senti chez ce cardinal une dureté, une absence d'empathie. Si Jésus est amour, il était loin de l'Évangile. Les faits étaient certes prescrits mais là est sa faute : Monseigneur Barbarin n'a pas saisi que la douleur, la honte, le mal de vivre des victimes, n'étaient pas prescrits.Mais que peut faire le pape ? Parce qu'on le sait, le cardinal Barbarin est, dans l'Église, l'un de ses amis proches.Il ne peut pas refuser sa démission. Il faut dire que le contexte ne s'y prête pas. Coïncidence ? La condamnation du cardinal est intervenue deux jours après la diffusion sur Arte d'un documentaire accablant sur la violence faite aux femmes, viols et maltraitance, au sein de l'Église catholique. Il y a quelques jours, le pape a réuni au Vatican pendant trois jours un sommet historique : faire entendre au président des conférences épiscopales les victimes de prêtres pédophiles. En cherchant à protéger l'Église, à éviter le scandale, Monseigneur Barbarin a affaibli l'image de l'Église. S'il veut remettre de l'ordre dans l'institution, lui redonner de la crédibilité, le pape n'a pas le choix ! Il doit accepter la démission de Monseigneur Barbarin.
En savoir plusCe samedi, Catherine Nay décrypte l'affaire de non-dénonciation d'agression pédophile dont s'est rendu coupable le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin.Bonjour Catherine,Bonjour Bernard, bonjour à tous.Jugé coupable de non-dénonciation d'agression pédophile, le Cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison avec sursis. Une peine symbolique mais un jugement qui sonne comme un avertissement à Rome.Justement, c'est à Rome que le primat des Gaules s'est adressé, deux heures après le verdict. On le sentait assommé, son message devant la presse a duré 32 secondes, la tête baissée, la voix blanche. Il a commencé par dire : "Indépendamment de mon sort personnel, je tiens à dire ma compassion pour les victimes et leur famille". Puis, relevant la tête : "J'ai décidé d'aller voir le Saint-Père pour lui remettre ma démission. Il me recevra dans quelques jours." Mais dans la foulée, ses avocats annonçaient qu'il ferait appel. Espère-t-il un autre verdict, dans un autre procès ? Le procureur de Lyon n'avait pas requis de peine. En 2016, lorsque l'affaire avait éclatée, Monseigneur Barbarin avait déjà parlé de démission. >> LIRE AUSSI - Démission de Barbarin, "le signe que l'Église est en train de se moderniser", estime Jean-Michel Aphatie Mais le pape l'avait refusée, estimant que cela reviendrait à reconnaître une culpabilité et qu'il fallait attendre un jugement avant toute décision. Trois ans plus tard, le regard porté sur les abus sexuels sur des mineurs a profondément changé. La non-dénonciation de ces crimes est reconnue comme une véritable infraction. Le verdict de Lyon sonne le glas de l'omerta de l'Église. Rappelons que le Cardinal Barbarin n'a commis aucun acte pédophile.Non, sa faute est de s'être tu. Depuis 2010, des victimes étaient venues lui raconter les sévices que leur avait fait subir dans leur jeunesse le père Bernard Preynat. Donc, Monseigneur Barbarin était au courant de ces faits. Il ne les a pas dénoncés en justice parce qu'il a fait le choix, en conscience, de préserver l'institution, l'Église. En mars 2016, à Lourdes, on l'avait entendu se défendre : jamais, jamais, jamais, il n'avait couvert le moindre acte pédophile, plaidait-il, ajoutant à la stupéfaction générale : "la majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits". Quelle maladresse ! Entendu sur europe1 : Monseigneur Barbarin n'a pas saisi que la douleur, la honte, le mal de vivre des victimes, n'étaient pas prescrits C'est d'ailleurs cette phrase inouïe que le réalisateur François Ozon a choisi pour titrer son film sur les crimes du père Preynat. Cette phrase avait d'autant plus marqué qu'on avait senti chez ce cardinal une dureté, une absence d'empathie. Si Jésus est amour, il était loin de l'Évangile. Les faits étaient certes prescrits mais là est sa faute : Monseigneur Barbarin n'a pas saisi que la douleur, la honte, le mal de vivre des victimes, n'étaient pas prescrits.Mais que peut faire le pape ? Parce qu'on le sait, le cardinal Barbarin est, dans l'Église, l'un de ses amis proches.Il ne peut pas refuser sa démission. Il faut dire que le contexte ne s'y prête pas. Coïncidence ? La condamnation du cardinal est intervenue deux jours après la diffusion sur Arte d'un documentaire accablant sur la violence faite aux femmes, viols et maltraitance, au sein de l'Église catholique. Il y a quelques jours, le pape a réuni au Vatican pendant trois jours un sommet historique : faire entendre au président des conférences épiscopales les victimes de prêtres pédophiles. En cherchant à protéger l'Église, à éviter le scandale, Monseigneur Barbarin a affaibli l'image de l'Église. S'il veut remettre de l'ordre dans l'institution, lui redonner de la crédibilité, le pape n'a pas le choix ! Il doit accepter la démission de Monseigneur Barbarin.
Elisabeth Assayag
Entreprises, associations, collectivités locales... Elisabeth Assayag met chaque jour à l'honneur celles et ceux qui travaillent activement au renouveau de la société économique et entreprennent partout en France. Ils évoquent chacun au micro d'Europe 1 leur expérience et partagent leurs astuces et conseils avec celles et ceux qui viennent de se lancer.
Laurence Ferrari
Une heure d'information, d'analyses et de débats en direct du lundi au vendredi, en codiffusion avec CNEWS.
Cyril Hanouna
Retrouvez Cyril Hanouna et toute sa bande du lundi au vendredi de 16h à 18h sur Europe 1 ! Entouré de ses chroniqueurs, il revient sur l'actualité politique. Mais avec Cyril Hanouna, les auditeurs ont également la parole ! Pour réagir, n'hésitez pas : 01.80.20.39.21
Céline Géraud
Tous les jours de la semaine, Céline Géraud fait un point de l'actualité à la mi-journée avec Europe 1 13h. Au programme : des reportages, des invités et la parole des experts et journalistes de la rédaction en studio pour apporter un éclairage supplémentaire.
Au Cœur de l'Histoire - Virginie Girod
Virginie Girod
Découvrez l’Histoire de France et du monde avec l’historienne Virginie Girod dans cette nouvelle saison du podcast "Au Cœur de l’Histoire" ! Embarquez pour un voyage dans le temps inédit sur fond de musiques originales, pour une immersion totale à la manière de la fiction audio. Virginie Girod met en lumière des personnages historiques inspirants et lève le voile sur des époques essentielles de l’Histoire. Origines des guerres, complots, vies d’artistes, politiciens, pionniers, retrouvez de nouveaux épisodes tous les jours sur une variété de sujets allant de l’Antiquité à nos jours. Les lundis, mardis, jeudis et vendredis, plongez dans des récits 100% immersifs, puis chaque mercredi et samedi Virginie Girod vous propose une interview inédite avec un invité historien, chercheur, journaliste, pour en apprendre encore plus. "Au Cœur de l’Histoire" est une production Europe 1 Studio.
Olivier Delacroix
Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).
Ombline Roche
Tous les soirs du lundi au vendredi entre 22h15 et 22h30 Ombline Roche vous plonge dans les musiques des années Top 50 sur Europe 1. Et si vous en voulez plus, rendez-vous les samedis et dimanches entre 21h et 22h !
Brandon Waret
Le samedi et le dimanche, la rédaction d'Europe 1 vous livre le concentré de l'actualité du jour, tout en gardant un œil sur les événements à venir avec les Unes de la presse du lendemain.
Virginie Girod
Vous aimez l'Histoire ? Vous appréciez les récits proposés par Stéphane Bern dans "Historiquement vôtre" ? Découvrez chaque week-end sur Europe 1 la programmation de "Au Cœur de l'Histoire", proposée par l'historienne Virginie Girod, pour en apprendre plus sur les hommes et les femmes qui ont marqué l'Histoire, de l'Antiquité au XXe siècle. "Au Cœur de l'Histoire", c'est une émission chaque samedi et chaque dimanche de 15h à 16h sur Europe 1. C'est aussi un podcast natif avec un nouvel épisode disponible tous les jours sur Europe1.fr, l'application Europe 1 ou votre plateforme d'écoute préférée.
Le 30 mars 1944, Simone Veil, ou plutôt Simone Jacob de son nom de jeune fille, est arrêtée par la Gestapo lors d’un contrôle dans la rue. Quelques heures plus tard, ses parents, sa sœur et son frère sont aussi écroués. Après une semaine de rétention dans un hôtel de Nice, la famille Jacob est emmenée en train au camp de Drancy, plaque tournante du système de déportation. La prochaine étape du transfert n’est autre que Auschwitz-Birkenau, dont seule Simone Veil ressortira vivante. Mais Simone Veil n’est pas qu’une rescapée des camps de concentration. Simone Veil, c’est aussi une magistrate, une ministre de la Santé, ou encore la toute première présidente du Parlement européen. Une fervente défenseuse du sort des détenus, des droits des femmes, mais aussi de la protection des enfants. Une femme qui, tout au long de sa vie, s’est battue pour créer un monde plus juste.Quelle adolescente était Simone Veil avant la période de la Shoah et sa déportation à Auschwitz-Birkenau ? En quoi l’expérience terrible des camps a-t-elle influencé sa trajectoire ? Comment Simone Veil en est-elle arrivée à donner le discours historique du 26 novembre 1974 en faveur de l’IVG devant l’Assemblée Nationale ? Dans "Au cœur de l’Histoire", l'historienne Virginie Girod propose un récit historique détaillé du destin fascinant de Simone Veil, la cinquième femme à être entrée au Panthéon.Au travers de 4 épisodes entrecoupés d’archives, l’historienne Virginie Girod fait le tour de la biographie de Simone Veil : sa jeunesse avant le début de la traque des Juifs par les Allemands et le travail des camps à compter de 1944 ; à son retour, sa carrière en droit puis en politique, marquée notamment par son combat pour le droit à l’avortement et la Loi Veil ; et enfin, la construction européenne pour la paix et les dernières années de sa vie jusqu’à sa mort en 2017.Cette mini-série sur Simone Veil a été produite par Europe 1 Studio et réalisée avec le concours du Service Patrimoine sonore et Documentation d'Europe 1 : Sylvaine Denis, Benoît Muckensturm, Laetitia Casanova. "Au cœur de l'Histoire" est un podcast qui vous emmène chaque semaine à la rencontre des grands personnages historiques au travers de récits immersifs, et qui interroge tous les vendredis un historien sur un sujet d'actualité.