Groupe Canal : quelles évolutions ont été annoncées devant les députés ?

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L’État major du groupe Canal s'est exprimé devant les députés pour dresser un état des lieux et annoncer les évolutions à venir pour les différentes chaînes.

Le fait média du jour, c’est l’avenir du groupe Canal qui se dessine. Hier, l’état-major de la chaîne cryptée se présentait en rang serré face aux députés pour dresser le bilan de la situation des chaînes du groupe, mais aussi pour dévoiler sa stratégie.

D’abord, pourquoi cette audition devant les députés ?

C’est une pratique assez courante, en réalité. Régulièrement, la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale convoque les dirigeants de chaînes pour les questionner.
Au mois de mai, elle a sollicité les responsables de Canal+ pour faire le point sur la situation et les projets du groupe. Le tout dans un contexte un peu tendu, un an après la reprise en main musclée par le grand patron, Vincent Bolloré.
C’est dans ce cadre qu’une délégation de la chaîne cryptée s’est rendue hier devant les députés, pour un échange de plus de deux heures.

Les dirigeants de Canal ont d’abord profité de l’occasion pour dresser un état des lieux. Pas très réjouissants, il faut bien le dire. Jean-Christophe Thiery, le président du groupe, a expliqué que "Canal+ était dans une situation financière très compliquée". Il a rappelé que la chaîne avait perdu 264 millions d’euros l’année dernière. Que les pertes étaient estimées à 400 millions d’euros pour 2016 / qu’elles pourraient atteindre 475 millions d’euros en 2017.
Un tableau bien sombre, qui a suscité quelques interrogations de la part des députés. Certains d’entre eux estiment que les dirigeants du groupe présentent ce bilan pour avoir les mains plus libres, pour justifier des décisions radicales, et pour attendrir les institutions.

On pense bien évidemment à une décision à venir dans les prochains jours. L’Autorité de la Concurrence devra rendre son arbitrage sur l’accord de coopération avec BeIn, autour d’un accord de distribution exclusif par Canal. Un accord qui est présenté par la chaîne cryptée comme indispensable à sa survie.

Les dirigeants ont aussi défini les objectifs des autres chaînes du groupe.

Oui et d’abord avec un dossier déposé sur le bureau du CSA. Celui du changement de noms des petites sœurs de la chaîne cryptée.
D8, D17 et i-Télé devraient être rebaptisées : elles devraient s’appelaient désormais C8, CStar et C-News. L’objectif, c’est d’apporter plus de cohérence aux yeux du téléspectateur.
La stratégie, Vincent Bolloré l’avait déjà laissé entendre il y a quelques jours dans une interview accordée au magazine Challenges, c’est aussi de replacer l’abonné au cœur des choix de programmation. Et ça passe selon lui par une réduction drastique des plages en claire de la chaîne. Gérald-Brice Viret, directeur de Canal+, a enfoncé le clou, hier devant les députés.
La complémentarité entre le gratuit et le payant, entre Canal+ et les chaines de la TNT du groupe, c’est le maître-mot de la stratégie à venir.

Dans le détail, on a eu aussi quelques indications sur les programmes.

D’abord des confirmations et des renouvellements : on a appris que le Grand Journal serait reconduit la saison prochaine sur Canal+. Idem pour le Petit journal qui cherche toujours une nouvelle incarnation.
Sur D8, enfin sur C8, il faut commencer à s’habituer. Les dirigeants comptent toujours plus que jamais sur Cyril Hanouna et sur Julien Courbet, mais annoncent aussi que d’autres animateurs rejoindront la chaîne.
On a eu une confirmation aussi, celle de Laurence Ferrari qui animera bien une émission politique après l’arrêt de sa quotidienne Le Grand Huit.

En revanche, encore beaucoup d’incertitudes sur ceux qui viendront grossir les rangs de la chaîne, qui a subi une hémorragie de talents durant ce mercato : Yann Barthes, Ophélie Meunier, Bruce Toussaint, Thomas Thouroude et Grégoire Margotton.
Ils pourraient être rejoints par Maïtena Biraben, qui serait sur le départ si l’on en croit les informations du Monde.

Hier, les dirigeants de Canal ont apporté des réponses. Il n’en reste pas moins encore beaucoup de questions...