Comment expliquer le succès des théories du complot ?

3:16
  • Copié
, modifié à

Le fait média du jour, c'est la théorie du complot qui gagne du terrain auprès des jeunes.

Le phénomène a pris de l’ampleur après les attentats de Paris, en janvier et en novembre 2015.

Après des événements comme ceux que la France a connus ces derniers mois, il y a d’un côté les discours qui émanent des autorités, des personnalités politiques, des institutions, des discours qui sont relayés par les médias traditionnels, presse écrite, radio, chaînes de télévision. Et puis, de l’autre côté, systématiquement, il y a ces messages alternatifs, qui crient à la manipulation, qui dissèquent la moindre image pour dénoncer une forme de pensée unique. Les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher en janvier 2015 et ceux du mois de novembre n’ont pas échappé à cette remise en question de la version officielle.

Hier soir, BFM TV consacrait un long reportage à ce phénomène de la théorie du complot. La chaîne info est allée à la rencontre de lycéens parisiens. Des lycéens très critiques sur la manière dont les médias ont traité les attentats. En clair selon ces lycéens, la vérité est ailleurs. Et ce n’est certainement pas dans les médias classiques qu’on la trouvera.

Ce phénomène qui touche principalement les jeunes.

Oui, ce sont eux les principales cibles de ces manipulations de l’information, de cette distorsion de la réalité des faits. Plusieurs raisons à cela. D’abord, les habitudes du jeune public ont évolué ces dernières années, notamment dans la manière de consommer l’information et les contenus audiovisuels. Ils délaissent la télévision pour se tourner massivement vers Internet et vers des vidéos dont les sources ne sont pas clairement identifiables.

Des vidéos qui sont vues des dizaines de milliers de fois, qui se propagent à vitesse grand V grâce aux réseaux sociaux. Et qui remettent donc en cause les messages diffusés sur les canaux traditionnels et notamment sur les chaînes de télévision, accusées, si ce n’est de mentir, au moins de masquer la réalité pour servir des intérêts économiques ou politiques. Cette attitude, ce scepticisme poussé à l’extrême, c’est aussi pour les jeunes une manière de porter la contradiction à un âge où l’on cherche une seule chose : contester l’autorité. Un phénomène qui inquiète : d’après le ministère de l’Education nationale, 1 jeune sur 5 adhèrerait aujourd’hui aux théories du complot.

Si ce phénomène prend de l’ampleur aujourd’hui, il n’est pas si nouveau…

Oui, les exemples sont multiples, la contestation de l’information "prétendue officielle" ne date pas d’hier. Certains veulent croire que l’Homme n’a jamais marché sur la Lune par exemple, qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone le 11 septembre 2001, ou encore que Michael Jackson n’est pas vraiment mort. La différence aujourd’hui, c’est qu’Internet accélère la diffusion de ces idées alternatives. Les réseaux sociaux facilitent la propagation de ces idées conspirationnistes de ces théories fantaisistes de manière quasi instantanée.

Mais dans le même temps, le web est aussi le terrain d’une pratique qu’on appelle le fact-checking. En clair la vérification et le démontage des idées les plus folles, point par point. Il faut juste savoir faire le tri.