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Campagne présidentielle : Le Parisien ne commandera plus de sondage politique

Le fait médias du jour

4 janvier 2017

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Le quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France a annoncé qu'il ne commanderait plus de sondage politique pendant la campagne électorale.


Ce matin, vous revenez sur cette décision surprenante du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France qui ne publiera aucun sondage politique pendant plusieurs mois.

Oui, c’est Stéphane Albouy, le directeur des rédactions du quotidien qui l'a annoncé hier sur France Inter. Une décision radicale : son journal n’aura plus recours aux études d’opinion, et ce pendant toute la durée de la campagne présidentielle.

Cette petite révolution, cette décision inédite, fait suite à quelques épisodes récents qui ont remis en cause la crédibilité des instituts de sondage. En France, on pense évidemment à l'élimination de Nicolas Sarkozy au premier tour de la primaire de la droite et du centre et à la victoire de François Fillon, aussi écrasante qu’inattendue. À l’étranger, citons le Brexit, ou encore la présidentielle américaine, pendant laquelle les sondages se sont bien "trumpés".

Alors, pour justifier sa décision, le Parisien ne critique pas la méthodologie des sondeurs, mais constate simplement que la multiplication des études d’opinion provoque une surenchère médiatique, ce que son directeur de rédaction appelle une "course de petits chevaux".

Le Parisien veut donc sortir de cette boucle frénétique, de cette forme de "dépendance". Il veut arrêter de jouer les bookmakers, il ne veut plus se prendre pour Madame Irma.

Qu’espère Le Parisien-Aujourd’hui en France en prenant une telle décision ?

Il espère d’abord se rapprocher des préoccupations de ses lecteurs en revenant aux fondamentaux du métier de journaliste, en se "reconnectant" à la réalité du terrain, au quotidien des Français. À l’heure où la défiance à l'égard des médias semble gagner du terrain, cette prise de recul peut sembler vertueuse. Mais elle peut aussi paraître un peu opportuniste. Elle ressemble aussi à un coup de pub.

C’est d’autant plus vrai que si cette décision fait beaucoup de bruit, elle a aussi quelques limites.

La première : c’est la temporalité. Cette cure de détox des sondages est en réalité une "pause", pendant quelques mois seulement. Rien n’est définitif. Et puis elle concerne uniquement les études d’opinion politique, ce qu’on appelle les intentions de vote, mais pas les sondages sur des sujets de société.

La seconde limite, c’est la demi-mesure. Pendant cette campagne électorale qui s’ouvre devant nous, la rédaction du quotidien ne commandera plus de sondage, mais elle prévient qu’elle ne s’interdira pas de citer ceux des autres. Ça semble tout de même un peu hypocrite.

Dernier point, et non des moindres, il est économique. Stéphane Albouy annonçait hier que les sondages coûtaient au journal quelques dizaines de milliers d’euros chaque année. Un chiffre largement sous-estimé. À titre d’exemple, un sondage portant sur un panel de 1.000 personnes coûte à lui seul environ 5.000 euros. On imagine donc que les économies générées par cette décision seront beaucoup plus importantes. C’est peut-être ça qui explique le choix du Parisien.

Est-ce que cette décision pourrait donner des idées à d’autres médias ?

Alors, il est encore un peu trop tôt pour le dire. En tout cas, aucun ne s’est prononcé dans ce sens. En revanche, ce choix très médiatisé par Le Parisien permettra d’ouvrir le débat dans de nombreuses rédactions.

Un débat qui pose la question du rôle des sondages / qui restent des éléments d’information. Ils prennent la température, à un instant T, de l’état de l’opinion. Ils ne sont pas des prédictions ou des promesses. On l’avait déjà constaté par le passé : souvenons-nous de l’élimination d'Édouard Balladur au premier tour de la présidentielle de 1995 ou de la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour en 2002. Des faits politiques que les sondeurs n’avaient pas anticipés, mais qui n’ont pas remis en cause leur utilisation.

Finalement, ce serait peut-être aux auditeurs, aux lecteurs ou aux téléspectateurs de se prononcer sur cette question. Mais pour le savoir, il faudrait peut-être un sondage.

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