Après moi le bonheur, un téléfilm émouvant ce soir sur TF1

Le fait média du jour, Jérôme Ivanitchtenko 07.03.2016 1280x640 3:38
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TF1 diffusera ce soir le téléfilm Après moi le bonheur, avec Alexandra Lamy, qui traite du sujet délicat du cancer d'une mère de quatre enfants.

Le fait média du jour, c’est le carton de la fiction française sur TF1. Le renouveau d’un genre qui fait les belles heures de la Une avec de très fortes audiences et qui inspire d’autres chaines.

Un renouveau dont on aura peut-être une nouvelle illustration, ce soir, avec un téléfilm événement diffusé à 20h55, sur TF1.

Ça s’appelle Après moi le bonheur. Le scénario de ce téléfilm unitaire s’inspire d’une histoire vraie. Celle de Marie-Laure Picat, une maman de 4 enfants atteinte d’un cancer du foie. Son combat avait ému la France entière. En 2008, elle publiait une tribune dans le journal Libération. Elle se savait condamnée par la maladie et, avant de mourir, réclamait le placement de ses enfants dans une seule et même famille d’accueil pour qu’ils continuent de vivre ensemble, pour qu’ils ne soient pas séparés. Un combat qu’elle avait raconté dans un livre, publié un an plus tard, en 2009, quelques mois avant de s’éteindre. Son combat, elle le menait contre l’administration et contre les organismes d’aide à l’enfance qui ne voulaient pas admettre qu’une mère décide elle-même du placement de ses enfants.

"Une femme ordinaire, pour un combat extraordinaire", c’est le sous-titre du téléfilm diffusé ce soir sur TF1. Au casting, on retrouve Alexandra Lamy dans le rôle de cette mère-courage mais aussi Thierry Frémont, Zabou Breitman ou Jean-Michel Tinivelli. Un récit bouleversant dans lequel TF1 place beaucoup d’espoir. La chaîne multiplie les bandes-annonces depuis plusieurs jours sur son antenne et achète de nombreux espaces publicitaires comme cette pleine page dans Le Parisien, ce matin.

Avec Après moi le bonheur, TF1 veut rééditer une recette à succès.

Une histoire poignante, inspirée de faits réels, portée par des comédiens très populaires, des têtes d’affiche. On s’inscrit dans la même veine qu’une autre fiction qui avait défrayé la chronique l’année dernière. Je veux parler de L’emprise avec Odile Vuillemin et Fred Testot, qui revenait sur l’histoire d’Alexandra Lange, cette femme, victime de violences conjugales, qui avait tué son mari, et qui avait été acquittée pour ce meurtre. Diffusée en janvier 2015, L’Emprise avait cartonné : 9,8 millions de téléspectateurs. Un score stratosphérique pour ce téléfilm qui s’était hissé à la cinquième place des meilleures audiences de 2015. Un score qui est l’incarnation de ce qui ressemble au renouveau des fictions françaises, qui n’avaient plus atteint ces niveaux d’audiences depuis de nombreuses années, et ce, même avec des sujets très graves.

Aujourd’hui, TF1 se tourne vers une politique de fiction plus exigeante et mise plus sur la qualité que sur la quantité. On voit que ça fonctionne : Le mystère du lac, à la rentrée dernière, avait séduit 6,4 millions de téléspectateurs. Plus récemment, Le Secret d’Elise avait rassemblé près de sept millions de fidèles pendant six épisodes. Une montée de la création française, qui se fait au détriment des séries américaines, en perte de vitesse par rapport aux années précédentes : en 2015, parmi les dix fictions les plus fédératrices, sept étaient françaises. Du jamais vu depuis bien longtemps !

Du coup, TF1 n’est pas la seule à miser sur ce créneau.

Ça inspire France Télévisions, et France 2 notamment qui a accentué encore un peu plus sa politique de production. On l’a vu ces derniers mois avec la mini-série 10 pour cent, ou plus récemment avec le téléfilm Ne m’abandonne pas. Longtemps, ce créneau de la fiction française était une spécialité de Canal+, pionnière dans le domaine de la production événement, sous cette appellation de "création originale". Je pense aux Revenants, à Engrenages ou à Baron noir.

Aujourd’hui, si d’autres chaînes se tournent vers ce genre, vers des productions exclusives, ce n’est pas seulement pour favoriser la création originale, c’est aussi pour une raison beaucoup plus pragmatique. Selon une étude menée par Médiamétrie en décembre dernier, les téléspectateurs les plus fidèles sur ce genre, ce sont les femmes et le public jeune. Des cibles de choix pour les annonceurs. C’est aussi parce que le prix d’achat des séries étrangères grimpent en flèche que les chaînes misent sur ces formats, vers ces créations.

Après moi le bonheur, c’est d’ores et déjà la chronique d’un succès annoncé, prenons le pari et rendez-vous demain matin pour le vérifier.