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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Du nouveau dans la surveillance de rues, ce matin. Après les caméras, on installe désormais des micros et des drones pour localiser les cris et les coups de feu.

C’est en test dans plusieurs villes en Israël et aux États-Unis. Certains quartiers sensibles ont été tapissés de micros de surveillance. On les a installés sur des lampadaires, des panneaux de signalisation ou des toits d’immeubles. Ils écoutent et analysent le brouhaha ambiant en permanence. Dès qu’ils identifient un bruit suspect (coups de feu, quelqu’un qui crie, une vitre cassée ou des pneus qui crissent puis de la tôle froissée), ils triangulent la position avec les différents micros pour savoir précisément où l’incident a eu lieu, et donnent l’alerte. 

Ça permet à la police d’arriver plus rapidement sans attendre qu’un bon samaritain les prévienne. En attendant, un drone va décoller et venir se positionner au plus près de l’endroit pour filmer l’événement et donner un maximum d’informations aux équipes dépêchées sur le terrain. Il faut savoir qu’en Israël, il y a eu plus de 5.000 fusillades. Mais seulement 500 ont réellement fait l’objet de poursuites, car la police manquait d’informations.

On comprend l’intérêt pour la police, mais ça ne pose pas de problème de vie privée ?

Si, justement ! Un système équivalent (sans les drones) devait être testé à St-Etienne. Mais il a été déclaré illégal par la Commission Informatique et Libertés (CNIL), car elle considère qu’il s’agit d’un «traitement illicite de données à caractère personnel». Il est vrai que le système est aussi capable de capter les conversations des uns et des autres.

Pourtant, une expérimentation similaire a lieu, en ce moment, dans la ville d’Orléans. Mais ils considèrent qu’il n’y a pas de problème puisqu’on est dans l’espace public. Ils estiment par ailleurs qu’avec tout le bruit de la rue, on aurait du mal à distinguer les conversations. On verra ce qu’en pense la CNIL…

Rappelons que beaucoup de villes sont intéressées par ce type de surveillance. Mais avant, il faudra trouver un cadre légal qui le permette.