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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse aux moteurs de recherche qui misent désormais sur l'intelligence artificielle.

L’innovation du jour, ce sont les moteurs de recherche qui se dopent à l’intelligence artificielle. Il va y avoir du changement chez Google, Bing et consorts…

Mardi, c’était Microsoft qui annonçait que Bing, son moteur de recherche, allait intégrer ChatGPT. Hier, mercredi, c’était au tour de Google de lever le voile sur son concurrent de ChatGPT. Même chose chez Baidu, le Google chinois, lui aussi va intégrer une sorte de ChatGPT dans son moteur de recherche.

Pourquoi ? Parce que quand vous allez faire une recherche sur internet, « la recette de la quiche Lorraine » par exemple, plutôt que de vous donner une liste de liens vers des sites qui parlent de la recette, on va vous donner directement la liste des ingrédients, la préparation et le temps de cuisson. Tout cela parfaitement rédigé et expliqué.

Autre exemple : plutôt que de lire des pages et des pages de Wikipédia, on pourra lui demander « explique-moi le big bang en quelques mots simples » ou « résume-moi un livre ou tel événement. » Il faut donc s’attendre à une révolution dans la façon de chercher de l’information sur internet… Pour le meilleur et pour le pire.

Pourquoi ? Ça a l’air d’être une bonne nouvelle non ?

Pour les recherches les plus simples, oui, c’est une bonne nouvelle. Ce sera plus rapide et plus efficace. Ce qui m’inquiète, ce sont les recherches sur des sujets complexes ou des sujets polémiques. Car quand il n’y a pas de vérité absolue, il est beaucoup plus intéressant d’avoir une variété d’opinions et donc d’avoir une liste de liens vers différentes façons de traiter le sujet.

Se pose enfin la question de la source des informations qui sont remontées. Il y a quelques années, les journaux étaient en guerre contre Google News, qui résumait leurs articles plutôt que de renvoyer vers leurs sites. Et demain, quand les moteurs vont afficher directement une réponse, quel moyen aura-t-on pour savoir d’où viennent les informations ?

Ce sont des questions que l’on commence à se poser à propos du Petit Poucet ChatGPT. Mais qui vont prendre une tout autre ampleur avec des géants comme Google et Microsoft. C’est pourquoi Thierry Breton, le commissaire européen, appelle désormais « à une régulation de ces outils, pour qu’ils garantissent à la fois la qualité et la confiance dans les informations délivrées. »