Intelligence artificielle : l’homme peut être plus fort que la machine

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L’intelligence artificielle a battu les meilleurs joueurs d’échec, de poker, de Go et même de Scrabble. Mais elle vient de se faire battre, par un humain, dans un débat organisé il y a quelques jours aux États-Unis. C’est plutôt rassurant ?

Si les machines essaient de nous asservir, on pourra toujours essayer d’argumenter.
Ça montre plutôt qu’un ordinateur est désormais capable de construire une argumentation convaincante à partir d’un thème choisi au hasard. En l’occurrence, la question était de savoir s’il faut, oui ou non, subventionner l’école maternelle. La machine devrait démontrer que "oui", l’homme que "non". Chacun intervenait à tour de rôle pour répondre à l’adversaire.
Le débat avait lieu en anglais. C’est fluide, il cite des études car il accède à des milliers d’articles sur internet. Il fait aussi preuve d’humour et utilise toutes les ficelles pour contredire son adversaire.

Mais quand on a demandé à un public d’experts qui a été le plus convaincant, c’est l’homme qui a gagné ?

C’est vrai mais il faut quand même rappeler qu’un premier débat avait déjà eu lieu il y a huit mois, et l’ordinateur avait gagné.
Si cette fois il s’est incliné, c’est peut-être parce qu’il n’était plus face à des champions nationaux, mais au champion du monde des débats. Qui, en plus, a été très malin : il a été un peu démago et a joué avec les sentiments du public en parlant des hausses d’impôt. Alors que la machine, elle, est restée uniquement sur les faits.
Donc cela va servir aux ingénieurs d’IBM (derrière ce projet) pour améliorer leur algorithme. Peut-être qu’ils lui ajouteront une dose de mauvaise foi pour être encore plus convaincant.

Est-ce que ça signifie qu’un jour, les journalistes politiques pourraient être remplacés par des machines ?

Ce n’est pas l’objectif. Pour le moment, c’est juste de la recherche sur la compréhension du langage. Mais il est vrai que cela pourrait devenir un cauchemar pour les politiques. Vous imaginez ? Une machine capable de vérifier leurs dires, en temps réel, et de contre argumenter… Encore mieux qu’Audrey Crespo-Mara et Jean-Michel Apathie réunis.

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