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Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Une première : une intelligence artificielle capable de remplacer un juge. Elle lit tous les documents liés à l’affaire, tous les textes de loi, toute la jurisprudence et en quelques minutes, rend son verdict. 

Elle a été conçue par des scientifiques anglais qui l’ont testée sur près de 600 affaires traitées par la Cour Européenne des droits de l’homme. Et dans 79% des cas précisément, elle a pris la même décision que des juges humains.

21% d'erreur ? Pas sûr. Peut-être que ce sont les juges humains qui s’étaient trompés. Plus sérieusement, c’est une performance parce que les affaires de droits de l’Homme sont très difficiles à trancher. On ne peut pas appliquer les textes bêtement. Il y a énormément de subtilités morales. Donc cela signifie que l’ordinateur a été capable de les comprendre.

Cela veut dire aussi, que sur des affaires plus techniques : divorce, problème de voisinage, différend commercial, on arriverait peut-être à une précision de 100%. Donc on pourrait imaginer des affaires instruites plus rapidement et de façon plus homogène pour ne pas dire plus impartiale.

Objectif, remplacer les juges ? Certains y pensent, notamment comme solution pour désengorger la justice. Mais nous aurons toujours besoin de juges. Ne serait-ce que pour la Cour d’assises quand le jury doit décider suivant sa conscience et son intime conviction. Le facteur humain restera essentiel.

D’ailleurs, l’objectif des scientifiques anglais est plutôt d’en faire un outil pour les avocats. Ils pourraient par exemple savoir, si avec leurs arguments, ils ont des chances de gagner ou pas. Néanmoins, ma conviction, reste que la justice aura du mal à se passer de l’intelligence artificielle. Il y a tellement de textes, tellement de jurisprudence à analyser que cela devient compliqué pour les humains. On éviterait des erreurs.