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Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Jusqu’ici, pour faire un portrait-robot, il fallait avoir vu la personne. Maintenant, il suffira juste de ramasser un de ses poils ou un de ses cheveux, soit un échantillon d’ADN.

Cela se passe actuellement, aux Etats-Unis à Orlando en Floride. La police fait circuler un portrait-robot un peu spécial puisqu’il a été entièrement réalisé par un ordinateur, uniquement à partir de traces ADN retrouvées sur une scène de crime. Depuis quelques années, on sait déterminer la couleur de la peau ou des yeux avec l’ADN. Là, les experts sont allés plus loin, en parvenant à déduire la forme du visage, du nez, des oreilles et du menton.

Question fiabilité, il y des réserves. Par exemple, sur la coupe de cheveux, la barbe, s’il y a des cicatrices, des boutons… Tout ce qui ne dépend pas de l’ADN est évidemment impossible à déterminer. Mais pour la plupart des autres critères, ils annoncent des probabilités souvent au-dessus des 90%.

Pourtant, l’objectif n’est pas d’identifier la personne, mais de guider les enquêteurs dans la bonne direction. C’est particulièrement important dans les affaires classées, les fameux "cold cases". A Orlando, par exemple, dans l'affaire d’un meurtre commis il y a 15 ans, l’ADN retrouvé ne correspondait à personne de fiché. Donc les policiers comptent sur le portrait-robot génétique pour apporter un élément nouveau.

En France, ce n'es pas officiellement autorisé, même si la jurisprudence dit le contraire. On considère certaines portions de l’ADN comme faisant partie de la vie privée. On n’a donc pas le droit de les comparer ou d’expérimenter dessus. L’objectif étant d’éviter les dérives : choisir le visage de son enfant, classer les gens sur des critères physiques, etc. Mais pour la police scientifique, c’est une véritable opportunité.