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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

Il y a quelques semaines, vous nous parliez d’une technologie qui recharge la batterie d’un pacemaker à distance pour éviter les chirurgies. Désormais, on va encore plus loin avec des implants qui vont se dissoudre après usage. 

Là encore, l’objectif est même : éviter de repasser sur le billard, de se refaire ouvrir, que ce soit pour changer les piles ou tout simplement pour enlever l’appareil une fois soigné. Parmi ces implants, on retrouve, une fois de plus, un stimulateur cardiaque ; mais temporaire cette fois. Il est conçu dans un matériau inédit : du métal soluble que l’on peut programmer pour qu’il fonde au bout de deux semaines, un mois, trois mois… ce qu’on veut. Il va progressivement se désagréger comme un morceau de sucre dans l’eau. Même la batterie va totalement se dissoudre, les résidus étant ensuite totalement éliminés par l’organisme. 

Et c’est un vrai stimulateur cardiaque avec toutes les fonctions ? 

Oui, mais encore une fois, il s’agit d’un stimulateur temporaire. C’est-à-dire qu’il va se mettre en route uniquement quand il constate un dérèglement du rythme cardiaque. C’est un type d’appareil que l’on utilise souvent comme pacemaker provisoire avant l’installation d’un modèle permanent ou après une chirurgie du cœur pour obtenir une assistance temporaire, avant qu’il retrouve son tonus.  

Une opération souvent pratiquée sur les nouveaux nés chez qui, évidemment, on cherche à éviter les chirurgies à répétition. D’où l’intérêt d’avoir un appareil qui se dissout. Une technologie que l’on doit à une équipe de chercheurs de l’université Northwestern aux Etats-Unis. 

Et on peut l’imaginer sur d’autres implants que des pacemakers ? 

Oui, car leur technique permet aussi de créer des capteurs solubles. Leur pacemaker est, par exemple, capable de surveiller l’activité cardiaque et d’envoyer les informations à un appareil externe. 

Donc on pourrait aussi imaginer toute sorte d’autres capteurs internes, de tonus musculaire, de taux d’oxygénation, de température ou même de cicatrisation. Du coup, après une opération, on pourrait surveiller la guérison avec un capteur temporaire qui finira par totalement se dissoudre. C’est le crédo de la recherche médicale actuelle : développer des traitements qui seront le moins invasif possible.