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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse aux débuts d'une nouvelle contraception masculine. Il s'agit d'une sorte de stérilet pour homme.

L’innovation du jour. Ce sont les débuts prometteurs d’une nouvelle forme de contraception masculine.

En plus, elle est réversible, sans hormones et sans bistouri (on ne passe pas sur le billard). Donc c’est plutôt une bonne nouvelle. Car cela fait des années que l’on parle de l’équivalent masculin de la pilule. Mais, jusqu’ici, rien n’a vraiment fonctionné. À part deux techniques : le petit coup de ciseaux (la vasectomie). Mais en général, cela fait fuir les hommes. Et l’antique préservatif. Efficace, mais que beaucoup ont tendance à oublier.

Ce nouveau contraceptif, lui, fonctionne comme une sorte de « stérilet pour homme ». Sauf qu’il consiste simplement à injecter un gel à un endroit précis pour bloquer les canaux par lesquels passent les spermatozoïdes quand ils sortent des testicules. Cela veut dire que l’on pourra toujours éjaculer. Mais comme les spermatozoïdes ne pourront plus aller se mélanger au sperme, il n’y aura plus aucun risque de grossesse. Au bout d’un an environ, le gel va commencer à se dégrader. Donc, comme pour les stérilets, il faudra aller le faire vérifier par un médecin. Et faire, soit une nouvelle piqûre de gel, soit arrêter. Dans ce cas, on redeviendra parfaitement fécond. Une procédure très rapide qui dure un gros quart d’heure, avec une anesthésie locale pour ne rien sentir.

Et ça marche ? C’est une technique qui a été testée ?

Oui, elle fait actuellement l’objet de tests cliniques sur une dizaine d’hommes en Australie. On veut s’assurer qu’il n’y a pas d’effets indésirables. Comme jusqu’ici, tout se passe bien, les tests vont être étendus à plusieurs centaines de personnes en début d’année prochaine.

Tout le monde est plutôt confiant. Comme il n’y a pas d’hormones, il n’y a pas d’effet sur le poids ou sur la libido. Et puis, empêcher les spermatozoïdes de se mélanger au liquide séminal, c’est déjà ce que fait la vasectomie. Or, jusqu’à présent, il n’y a jamais eu d’effets indésirables (à part le côté irréversible). Ce qui ne sera pas le cas de cette nouvelle méthode.

Cela donne donc pas mal d’espoir. D’autant que les hommes sont de plus en plus partants : 37% des moins de 30 ans sont aujourd’hui prêts à tester une forme de contraception masculine. Ils étaient dix fois moins, il y a 10 ans.