Didier François revient chaque matin sur un évènement international au micro d'Europe 1 Bonjour.
Ce voyage du président Macron semble très attendu par les Africains.
Effectivement parce qu'il a, depuis cet été, beaucoup promis ou en tous cas suscité beaucoup d'attentes. Il a clairement laissé entendre que ce voyage serait le point de départ d'une refondation des relations entre la France et l'Afrique. L'occasion de livrer sa vision très personnelle de ce que devrait être la politique franco-africaine. Et il faut bien dire que le fait qu'Emmanuel Macron appartienne à une nouvelle génération, priori très éloignée du passé colonial, laisse entrevoir la possibilité d'un véritable changement d'attitude. Une sorte de normalisation au sens où on en finirait avec une sorte d'affairisme mâtiné de paternalisme pour entrer de plein pied dans des échanges entre pays aux intérêts communs bien compris. L'attente du côté d'une bonne partie de la jeunesse, des cadres de la société africaine, ou même de jeunes binationaux de la diaspora, c'est que la France fasse preuve d'une certaine maturité en traitant l'Afrique en adulte.
Est-ce le discours que devrait tenir Emmanuel Macron dès demain devant 800 étudiant d'une université de Ouagadougou ?
Et bien c'est en tout cas l'orientation que portent ses conseillers de la cellule diplomatique, comme de la cellule Afrique, qui sont extrêmement attentifs aux évolutions des sociétés africaines après la libéralisation de leurs économies dans les années 90. On sent une volonté de bâtir, par exemple un véritable partenariat économique, plutôt que de rester enfermer dans le simple cadre de l'aide au développement. Avec un discours très entrepreneurial dans les domaines d'avenir comme les énergies renouvelables, le sport ou le transport. La Côte d'Ivoire sera la deuxième étape de cette tournée présidentielle avec la pose de la première pierre du métro d'Abidjan, un projet fondamental pour la croissance de cette métropole et pour lequel Paris a consenti un prêt record d'1,4 milliard d’euros. On est là très loin de la simple spéculation autour du prix des matières premières avec une volonté de participer à la prise de bénéfices sur des marchés en pleine expansion dans certains secteurs. Avec des taux de croissances qui sont de l'ordre de 5%, toute l'Afrique ne va pas mal. De la même manière, toute l'Afrique n'est pas en proie à l'instabilité ou au terrorisme.