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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mardi, il s'intéressent aux ambitions présidentielles qui se multiplient au surlendemain du second tour des élections régionales.

C’était la dernière haie à franchir avant d’aborder la dernière phase du quinquennat. Depuis ce lundi et le second tour des élections régionales, on a changé d’époque.

Désormais, c’est : tout pour la présidentielle. Et tous les partis politiques ne pensent plus qu’à ça. On parle alliance, on extrapole les stratégies possibles à partir des votes de dimanche, on fait le bilan des campagnes, on se déclare plus ou moins ouvertement candidat ou, au contraire, on temporise, persuadé qu’il y a encore une longue ligne droite à avaler. Et de fait, le nombre de prétendants à l’Elysée a augmenté.

Pourtant, il y en avait déjà beaucoup. Il y en aurait de nouveaux ?

En fait, ceux qui peuvent, aujourd’hui, avoir une chance (même infime) d’être le vainqueur de l’élection présidentielle, le 24 avril prochain. Pendant longtemps, Emmanuel Macron a été le seul vraiment crédible. On annonçait comme inéluctable le duel Macron-Le Pen au second tour, et tout aussi invariablement, on en concluait que le Président de la République serait réélu. C’était d’ailleurs la base de sa stratégie : provoquer ce combat-là parce qu’il était sûr de l’emporter. Mais les choses ont commencé à bouger fin janvier-début février, lorsqu’un premier sondage a donné Emmanuel Macron vainqueur de Marine Le Pen à 52% seulement. Soit la marge d’erreur. Une nouvelle réalité était en train de s’imposer : lancée dans une longue et méthodique entreprise de normalisation, la présidente du Rassemblement national venait d’intégrer le tout petit club des présidentiables.

Et est-ce qu’elle en est encore membre ? Est-ce que le sévère revers que son parti vient d’essuyer aux régionales ne lui ôte pas ses chances ?

C’est incontestablement un coup dur, mais l’élection présidentielle est quand même une aventure différente de ce scrutin régional. Donc elle reste membre de ce petit club dans lequel, Emmanuel Macron lui-même vient de subir un échec. Les deux restent en course.

Et qui est (ou qui sont) les nouveaux venus dans ce club ?

Il y en a un, c’est Xavier Bertrand. Il entre dans ce club très fermé parce que son équation personnelle vient de changer. Sa nette victoire électorale sur le Rassemblement national, dans une région où Marine Le Pen est très forte, lui donne un espoir particulier : devenir celui qui, dans les sondages, peut plus sûrement qu’Emmanuel Macron battre Marine Le Pen en rassemblant très large sur son nom. Bien sûr, ça reste encore très hypothétique et il est loin du but, mais il travaille, il s’entoure, il a des troupes et il ne pense qu’à ça. D’autres vont essayer de le rejoindre, Laurent Wauquiez et peut-être Valérie Pécresse ou Michel Barnier, ou Bruno Retailleau. Mais Xavier Bertrand a pris de l’avance, il va accélérer sans attendre que les autres se lancent vraiment. Il est à sa place dans ce petit club.