Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse à la décision d'Emmanuel Macron de renforcer les mesures sanitaires plutôt que passer à un troisième confinement immédiatement. Une prise de risque qui va pourtant à l'encontre des recommandations d'une grande majorité de la communauté scientifique."J’ai confiance en nous. Les heures que nous vivons sont cruciales", c’est le message qu’Emmanuel Macron a fait passer aux Français, samedi.Pour nous dire que si nous voulions éviter un troisième confinement, il fallait faire "tout pour freiner ensemble l’épidémie" . C’est clair, le chef de l’État donne aux Français la main sur une partie des événements à venir dans la lutte contre le Covid. Évidemment, c’est un gros pari de sa part, pas tellement parce que nous serions indisciplinés (la soumission de tous lors du premier confinement le prouve assez bien), mais parce que les variants du virus sont pour l’instant non maîtrisables.Un reconfinement reste donc parfaitement possible. D’ailleurs, la communauté scientifique dans son écrasante majorité le demande.C’est vrai, mais ce qu’ils n’ont pas vraiment intégré, tous ces médecins et scientifiques, c’est que les éléments de la décision ne sont plus les mêmes qu’il y a un an. À l’époque, Emmanuel Macron avait eu à arbitrer entre deux données : le risque sanitaire d’une épidémie et le risque économique et social d’une fermeture du pays. Son choix s’est résumé en une expression : le sanitaire "quoi qu’il en coûte". Sauf qu’il y a aujourd’hui une nouvelle composante, une nouvelle donnée à intégrer dans la décision : la donnée psychologique, l’état du moral du pays . Celui-ci s’est dégradé, et l’acceptabilité d’un troisième enfermement a nettement reculé. D’où cette décision du Président de la République de rejeter un confinement que tout, au contraire, laissait prévoir.Et que tous ses ministres avaient d’ailleurs quasi-annoncée !Les ministres, les députés de la majorité, oui, le sujet était mûr. Ce qui veut dire que le chef de l’État avait avalisé cette communication destinée à préparer l’opinion publique. Et qu’il a donc changé d’avis. Voilà, cette affaire a mis en lumière trois caractéristiques du mode de management du chef de l’État. D’abord, le fait qu’il prend sa décision le plus tard possible (au risque de provoquer des couacs, on l’a déjà vu). Ensuite qu’il la prend seul : la façon dont Jean Castex a expédié les annonces de renforcement du couvre-feu, vendredi soir, dit assez qu’il n’était pas ravi de cette décision, lui qui répète sans cesse que le sanitaire est sa priorité numéro 1. Non, c’est vraiment une décision du Président, prise dans une structure, le Conseil de Défense, entièrement à sa main. C’est lui, et lui seul, qui a pris le risque d’aller contre les scientifiques, et d’être éventuellement démenti par les faits. C’est le troisième trait de caractère d’Emmanuel Macron : la prise de risque maximum. Un retour aux sources politique et peut-être un nouvel équilibre du pouvoir dans la gestion de la suite de l’épidémie.
En savoir plusChaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse à la décision d'Emmanuel Macron de renforcer les mesures sanitaires plutôt que passer à un troisième confinement immédiatement. Une prise de risque qui va pourtant à l'encontre des recommandations d'une grande majorité de la communauté scientifique."J’ai confiance en nous. Les heures que nous vivons sont cruciales", c’est le message qu’Emmanuel Macron a fait passer aux Français, samedi.Pour nous dire que si nous voulions éviter un troisième confinement, il fallait faire "tout pour freiner ensemble l’épidémie" . C’est clair, le chef de l’État donne aux Français la main sur une partie des événements à venir dans la lutte contre le Covid. Évidemment, c’est un gros pari de sa part, pas tellement parce que nous serions indisciplinés (la soumission de tous lors du premier confinement le prouve assez bien), mais parce que les variants du virus sont pour l’instant non maîtrisables.Un reconfinement reste donc parfaitement possible. D’ailleurs, la communauté scientifique dans son écrasante majorité le demande.C’est vrai, mais ce qu’ils n’ont pas vraiment intégré, tous ces médecins et scientifiques, c’est que les éléments de la décision ne sont plus les mêmes qu’il y a un an. À l’époque, Emmanuel Macron avait eu à arbitrer entre deux données : le risque sanitaire d’une épidémie et le risque économique et social d’une fermeture du pays. Son choix s’est résumé en une expression : le sanitaire "quoi qu’il en coûte". Sauf qu’il y a aujourd’hui une nouvelle composante, une nouvelle donnée à intégrer dans la décision : la donnée psychologique, l’état du moral du pays . Celui-ci s’est dégradé, et l’acceptabilité d’un troisième enfermement a nettement reculé. D’où cette décision du Président de la République de rejeter un confinement que tout, au contraire, laissait prévoir.Et que tous ses ministres avaient d’ailleurs quasi-annoncée !Les ministres, les députés de la majorité, oui, le sujet était mûr. Ce qui veut dire que le chef de l’État avait avalisé cette communication destinée à préparer l’opinion publique. Et qu’il a donc changé d’avis. Voilà, cette affaire a mis en lumière trois caractéristiques du mode de management du chef de l’État. D’abord, le fait qu’il prend sa décision le plus tard possible (au risque de provoquer des couacs, on l’a déjà vu). Ensuite qu’il la prend seul : la façon dont Jean Castex a expédié les annonces de renforcement du couvre-feu, vendredi soir, dit assez qu’il n’était pas ravi de cette décision, lui qui répète sans cesse que le sanitaire est sa priorité numéro 1. Non, c’est vraiment une décision du Président, prise dans une structure, le Conseil de Défense, entièrement à sa main. C’est lui, et lui seul, qui a pris le risque d’aller contre les scientifiques, et d’être éventuellement démenti par les faits. C’est le troisième trait de caractère d’Emmanuel Macron : la prise de risque maximum. Un retour aux sources politique et peut-être un nouvel équilibre du pouvoir dans la gestion de la suite de l’épidémie.
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