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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce vendredi, il s'intéresse aux ambitions de Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle. Selon lui, la candidate du Rassemblement national va jouer sur un affrontement entre les mondialistes et les nationaux, un duel entre souverainisme et ultra-libéralisme.

Le Rassemblement national présentera ce vendredi matin son contre-projet de loi sur le séparatisme et l’islamisme.

Un texte important pour Marine Le Pen. À la fois parce que touchant au cœur de l’offre de son parti, mais aussi parce qu’il est typique de ce qu’elle met en place pour la conquête de l’Élysée, dans 15 mois. Pour crédibiliser sa démarche et donner corps à son programme, elle va en effet multiplier ce genre de contre-projet de loi en visant les grands thèmes de la campagne. Ça, c’est pour la tactique en vue de 2022.

Et pour la stratégie ?

Elle est assez largement arrêtée. Pour elle, la prochaine présidentielle sera l’occasion d’un affrontement total entre mondialistes et nationaux. Traduisez entre Emmanuel Macron et ce qu’il représente (vous y mettez aussi un peu de la droite et de la gauche, bien sûr), et Marine Le Pen et ce qu’elle défend. La patronne du Rassemblement national pense que tout va s’articuler autour de ce débat fondamental entre souverainisme et ultra-libéralisme. Tout, selon elle, sera décrypté au travers de ce logiciel. Dans ce débat, elle assure que la crise sanitaire sera un formidable allié.

À cause de la gestion du gouvernement, des masques, des tests, de la vaccination ?

Bien sûr. Mais surtout parce que, selon elle, au sortir de cette épidémie, on ne pourra pas échapper à quelques questions fondamentales sur la souveraineté, la fragilité du modèle économique, la course à la taille et au libre-échange, la reconquête de nos frontières. L’écologie ? Il faudra penser local. La sécurité ? Il faudra penser immigration et donc lutte contre les mouvements de population. Et lorsqu’elle voit une grande partie de la classe politique reparler souveraineté industrielle, elle comprend que tout le monde vient sur son terrain, ce qui, dit-elle, renforce son positionnement.

Un sondage Harris Interactive la met à 48% au 2e tour, contre 52% pour Emmanuel Macron.

15 points au-dessus de son score de 2017. Autant dire qu’elle y croit, cette fois. On est encore loin de l’échéance, et on sait ce que réserve comme surprises une campagne présidentielle. Mais tout est en train de se mettre en place de son côté pour franchir la dernière marche. Elle a encore bien des points faibles, un parti fragile financièrement, mais ce qui est sûr, c’est que dans sa tête, cette fameuse dernière marche est désormais à sa portée. Et le mental, dans une compétition comme celle-là, ça change tout.