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SAISON 2019 - 2020

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, un prince français passionné de train fit scandale en se servant de l'Orient-Express comme d'un jouet. Découvrez cette histoire dans cet épisode bonus de "Au Cœur de l'Histoire".

En écoutant le récit consacré à la tempête de neige qui toucha l'Orient-Express en 1929, vous avez peut-être eu envie d'en apprendre davantage sur ce train mythique. Dans cet épisode bonus de "Au cœur de l'histoire", le spécialiste histoire Jean des Cars vous raconte comment l'Orient-Express a été mis à mal par les caprices d'un prince français. 

Qui est donc celui qu’on appelle au début du XXème siècle le "Tsar des Bulgares" ? Il règne sur un de ces nouveaux pays, nés sur les dépouilles de l’Empire Ottoman : la Bulgarie. Cet  État a été créé par le Congrès de Berlin en 1878. Mais on ne se bouscule pas pour régner sur ce territoire aux frontières incertaines et réputé ingouvernable. Ferdinand de Saxe-Cobourg Gotha monte sur le trône de Bulgarie en 1887, poussé par sa mère Clémentine d’Orléans, plus jeune fille du roi des Français Louis-Philippe. Elle est si habile que sa famille la surnomme "Clémentine de Médicis" !  

Son fils est un jeune homme très raffiné, esthète, collectionneur de bijoux. Mais il a aussi les talents politiques de sa mère. Sa belle cousine, la reine Marie de Roumanie, l’a surnommé "Ferdinand le Renard".

Toutefois, sa véritable passion ce sont les trains et un en particulier, l’Orient-Express. Déjà mythique, il traverse la Bulgarie deux fois par semaine, dans chaque sens, sur l’itinéraire de Paris à Constantinople. Ferdinand ne peut pas résister : il faut qu’il monte à bord ! Mieux : il faut qu’il le conduise ! 

Le prince aux commandes

Déjà, quand il n’était que prince héritier, Ferdinand faisait arrêter sa voiture le long de la voie, à la frontière. Le train était obligé de stopper. Le futur tsar montait à bord de la locomotive. Et, après avoir salué courtoisement le mécanicien, le chauffeur et le chef de train, il revêtait une combinaison blanche (qui, à cause du charbon, allait vite devenir noire !), actionnait le sifflet et le levier d’admission de la vapeur. Il était maître à bord ! L’équipe protestait car il allait trop vite, freinait brusquement et les voyageurs poussaient des cris affolés !

Arrivé à la frontière de la Bulgarie, il consentait à immobiliser la rame, descendait, distribuait de généreux pourboires au personnel et retrouvait sa voiture. Elle avait suivi son parcours chaotique ! Et il disparaissait... jusqu’à la prochaine fois !

Les guerres lui feront oublier ses caprices

Evidemment, les réclamations s’accumulaient sur le bureau du fondateur-directeur de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, propriétaire du train, le Belge Georges Nagelmackers. L’affaire était délicate : on fait savoir au monarque, par voie diplomatique, que l’Orient-Express n’est pas un jouet ! Rien n’y fait ! Ferdinand fait même accrocher une voiture-salon personnelle au train sur son territoire. A la frontière, ce passionné s’écrie : "Je suis chez moi !" Et il reprend les commandes de la locomotive !

Ce jeu d’enfant capricieux deviendra célèbre dans toute l’Europe Centrale. Pour apaiser les inquiétudes de Georges Nagelmackers, Ferdinand lui adressera ses compliments et une superbe décoration ! Mais le divertissement ferroviaire de Sa Majesté n’aura qu’un temps : à partir de 1912, les guerres balkaniques puis la Première Guerre mondiale feront oublier à Ferdinand de Bulgarie combien il était amusant de "jouer au train"...

 

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"Au cœur de l'histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Auteur et présentation : Jean des Cars 

Cheffe de projet  : Adèle Ponticelli

Réalisation : Guillaume Vasseau

Diffusion et édition : Clémence Olivier

Graphisme : Europe 1 Studio

Direction Europe 1 Studio : Claire Hazan