Vie chère en Outre-mer : Emmanuel Macron accuse les sur-rémunérations et les monopoles

Emmanuel Macron s'exprimait devant une soixantaines de maires ultramarins, vendredi à l'Élysée.
Emmanuel Macron s'exprimait devant une soixantaines de maires ultramarins, vendredi à l'Élysée. © Michel Euler / POOL / AFP
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avec AFP
Devant une soixantaines de maires ultramarins réunis à l'Élysée vendredi, le chef de l'État s'est notamment exprimé sur le différentiel de coût de la vie avec l'Hexagone.

Emmanuel Macron a accusé les sur-rémunérations de fonctionnaires et les situations de monopoles d'être responsables de la vie chère dans les Outre-mer, devant une soixantaines de maires ultramarins réunis à l'Élysée dans le cadre du "grand débat".

"Une dualité des rémunérations en Outre-mer". "La vie chère est entretenue par le fait qu'il y a une dualité des rémunérations en Outre-mer", a-t-il souligné. En Outre-mer, les fonctionnaires bénéficient d'une majoration de leur traitement brut, justifiée notamment par le différentiel de coût de la vie avec l'Hexagone, qui varie de 40% (Guadeloupe, Guyane, Martinique) à 54% (La Réunion). "Aujourd'hui la vie chère est chère pour tous ceux qui n'ont pas la sur-rémunération", a insisté le chef de l'État, notant cependant qu'il avait promis de ne pas revenir sur ces rémunérations dans son programme électoral. "Ça doit venir de vous", a-t-il insisté auprès des élus. "Il faut penser une transition sur dix ans et savoir comment progressivement s'en sortir", a-t-il ajouté.

Monopoles et oligopoles pointés du doigt. Il a aussi mis en cause "les filières monopolistiques ou oligopolistiques" dans les Outre-mer, évoquant le cas d'une même voiture vendue beaucoup plus chère en outre-mer qu'en métropole. "Les milliers d'euros d'écart ils vont bien dans la poche de quelqu'un", a-t-il dit. Il a rappelé qu'un délégué interministériel à la concurrence venait d'être nommé spécialement pour les Outre-mer. "L'ordre publique économique, ça suppose que l'Autorité de la concurrence, soit démantèle les filières, soit sanctionne", a insisté le chef de l'Etat.

C'est la quatrième fois en deux semaines que le président de la République se prête au jeu d'une discussion avec des maires dans le cadre du "grand débat national" censé répondre à la crise des "gilets jaunes".