Vente de bitcoins chez les buralistes : les autorités financières appellent à la prudence

Trois autorités financières conseillent aux particuliers non avertis d'éviter d'acheter ou de vendre des bitcoins dans les bureaux de tabac.
Trois autorités financières conseillent aux particuliers non avertis d'éviter d'acheter ou de vendre des bitcoins dans les bureaux de tabac. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Trois autorités financières françaises mettent en garde lundi contre "les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs" (les cyrptomonnaies).

Les autorités françaises de supervision financière ont appelé lundi les consommateurs à la prudence après l'annonce de la mise en circulation à partir du 1er janvier de coupons de monnaies virtuelles dans les bureaux de tabac, comme Europe 1 le dévoilait la semaine dernière.

Dans un communiqué commun, l'Autorité des marchés financiers (AMF), la Banque de France et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) mettent en garde contre "les risques associés à un investissement sur ces actifs spéculatifs, peu adaptés aux profils d'investisseurs particuliers non avertis". Les trois autorités soulignent "que l'achat/vente et l'investissement en bitcoins s'effectuent à ce jour en dehors de tout marché réglementé".

La semaine précédente, la Confédération des buralistes avait annoncé que les bureaux de tabac allaient vendre à partir du 1er janvier 2019 des coupons convertibles en bitcoin ou en ethereum, deux types de monnaie virtuelle et décentralisée.

Aucune autorisation pour cette activité. La société Bimedia, qui fournit des terminaux d'encaissement aux bureaux de tabac permettant notamment de vendre des produits dématérialisés (cartes de paiement, recharges de crédit téléphonique…), a signé un accord avec la plateforme KeplerK qui propose des cryptomonnaies, avait indiqué la confédération.

Dans leur communiqué, l'AMF, l'ACPR et la Banque de France précisent toutefois que cette plateforme "ne dispose d'aucune autorisation ni agrément par une autorité française ou étrangère" et que la diffusion de bitcoins via ce canal "n'est pas de nature à fournir une quelconque garantie à la clientèle". "La dénomination commerciale KeplerK ne doit en outre pas porter à confusion avec des sociétés agrées en France telles que Kepler Cheuvreux ou Kepler capital markets qui n'ont aucun lien avec cette activité", ajoutent les trois autorités.

Une "monnaie" dont le cours ne cesse de baisser. Les superviseurs réaffirment que, selon eux, le bitcoin est qualifié à tort de "monnaie" virtuelle ou "cryptomonnaie", lui préférant la dénomination d'"actif". "Il s'échange en ligne et n'est matérialisé par aucune pièce ou billet. Il ne bénéficie pas d'un cours légal contrairement aux monnaies émises par les banques centrales. Sa très grande volatilité est avérée et il existe également des risques de piratage des portefeuilles de bitcoins", ajoutent-ils.

Le cours du bitcoin, première et principale cryptomonnaie décentralisée, n'a cessé de baisser ces derniers mois. Il évoluait aux alentours de 3.900 dollars lundi (3.430 euros), soit très loin de la barre des 19.000 dollars (16.700 euros) atteinte en décembre 2017.