Un trafiquant français dans la liste des fugitifs les plus recherchés par Europol

Europol lance ce vendredi sa nouvelle campagne des "Most Wanted", les fugitifs les plus recherchés, pour tenter de mettre fin à la cavale de plusieurs criminels d’envergure.
Europol lance ce vendredi sa nouvelle campagne des "Most Wanted", les fugitifs les plus recherchés, pour tenter de mettre fin à la cavale de plusieurs criminels d’envergure. © YONHAP / AFP
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William Molinié, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Europol lance ce vendredi sa nouvelle campagne des "Most Wanted", les fugitifs les plus recherchés, pour tenter de mettre fin à la cavale de plusieurs criminels d’envergure. Chaque état membre est invité à inscrire une cible de haute intensité sur cette liste. Redoine Faïd ou encore Salah Abdeslam ont figuré en leur temps sur cette plateforme, accessible sur internet. Et cette année, c’est un trafiquant de stupéfiants de haute volée qui intéresse les autorités françaises.

Son nom est peu connu. Et pourtant à en croire les enquêteurs français, c’est un "gros poisson". Joël Soudron, un Guadeloupéen de 42 ans, vient d’être inscrit par la France dans la liste des "Most Wanted", les fugitifs les plus recherchés par l’agence européenne Europol. Il est suspecté d’avoir organisé un vaste trafic de cocaïne entre l’Amérique latine, les Antilles et l’Europe. Mais surtout d’avoir blanchi des millions d’euros en Afrique francophone. 

Un trafiquant d'envergure

Les enquêteurs spécialisés remontent jusqu’à lui pour la première fois en 2011, au cours d’une enquête faisant suite à une saisie douanière dans le port du Havre de 230 kg de cocaïne dans un conteneur en provenance des Antilles. Au cours des perquisitions, 280 autres kilogrammes de cocaïne et 230.000 euros en numéraire seront saisis. Soupçonné d’être le commanditaire de ce chargement, Joël Soudron aurait été à la tête d’une trentaine d’expéditions de la sorte depuis 2005, sans jamais avoir éveillé le moindre soupçon.

"Il sort du lot, il est très discret, très intelligent"

Les policiers retrouvent sa trace à Bamako au Mali en 2016, il est alors interpellé sur place et remis à la France. Mais le 6 septembre 2018, il bénéficie d’une permission de sortie et se fait la malle en disparaissant des radars. "Il sort du lot, il est très discret, très intelligent, avec beaucoup de réseaux influents. On pense qu’il a blanchi beaucoup d’argent en Afrique francophone, notamment dans des sociétés immobilières. Il dispose aujourd’hui d’une surface financière astronomique sur le continent africain", indique au micro d'Europe 1 le chef de la brigade nationale de recherche des fugitifs.

Parmi les hypothèses de travail, les enquêteurs pensent qu’il coule aujourd’hui des jours heureux, très probablement sous une autre identité. Et qu’il a très certainement mis de côté le trafic international de stupéfiants, trop dangereux, pour se concentrer sur la valorisation de son butin blanchi. Tout renseignement susceptible de le localiser peut être déposé de façon anonyme sur la plateforme des "Most Wanted" d’Europol.