À la centrale nucléaire du Tricastin dans la Drôme, le durée de vie du réacteur numéro 1 va être prolongé de dix ans.  1:35
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Margaux Fodéré / Crédit photo : CAROLINE PAUX / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
L’Autorité de sûreté nucléaire a donné son feu vert à EDF début août pour prolonger de dix ans le réacteur numéro 1 de la centrale du Tricastin dans la Drôme. Une grande première en France qui pourrait permettre, entre autres, de tenir les objectifs climatiques de l'Hexagone, intimement liés à la production d'électricité nucléaire.

C’est une première dans l'Hexagone. Alors qu’il disposait d'une durée de vie théorique de 40 ans, le réacteur nucléaire de la centrale du Tricastin dans la Drôme fonctionnera dix ans de plus. Ce réacteur de 900 mégawatts a été mis en service en 1980 et l'Autorité de sûreté nucléaire, le gendarme du secteur, a donné son feu vert à EDF début août pour cette prolongation qui en appelle d'autres. 

Pour fonctionner plus longtemps, le réacteur numéro 1 de Tricastin a fait l’objet d’un examen en 2019 dans le cadre d'un contrôle obligatoire qui se tient tous les dix ans. Il a également subi plusieurs travaux d'amélioration. Des moteurs diesel "ultime secours" ont, par exemple, été ajoutés en cas de panne d'alimentation. 

Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des consommateurs

Le tout dans un souci d'amélioration continue de la sûreté nucléaire, rappelle EDF. "La logique de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, à laquelle EDF adhère totalement, consiste à se rapprocher, autant que faire se peut, du niveau de sûreté des réacteurs modernes, les EPR et EPR2", indique Noël Camarcat, professeur principal de la chaire Nouveau nucléaire France à l'école des Mines de Paris. 

Cet allongement est une bonne nouvelle pour la France et sa capacité à tenir ses engagements climatiques, aujourd'hui intimement liés à la production d'électricité nucléaire. Mais aussi pour le porte-monnaie des consommateurs, avance Emmanuelle Galichet, enseignante chercheur au Conservatoire national des arts et métiers. "Si vous pouvez continuer à produire de l’électricité avec une centrale qui est déjà amortie au niveau de sa construction, le prix du kilowattheure restera très stable". 

Après Tricastin 1, d’autres réacteurs de 900 megawatt pourraient bientôt obtenir la même autorisation. 11 ont déjà terminé la visite décennale nécessaire pour envisager toute prolongation.