Sylvain Grataloup 8:27
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Alors que les villes ont voté une augmentation moyenne de 3,9% sur la taxe foncière cette année, Sylvain Grataloup souhaiterait que les locataires prennent en charge une partie de cet impôt, qui est réglé par les propriétaires. Le président de l'UNPI considère qu'il s'agirait d'"un rééquilibrage des choses", comme il l'a expliqué dans une interview accordée à Europe 1.

Faut-il faire payer une partie de la taxe foncière aux locataires ? C'est en tout cas ce que plaide le président de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), alors que cette année, les villes ont voté une augmentation moyenne de 3,9% de cette taxe cette année. Invité d'Europe 1 matin week-end, Sylvain Grataloup a détaillé cette proposition, "un rééquilibrage des choses", selon lui.

Pour le président de l'UNPI, cette proposition "n'est pas choquante. La taxe d'habitation était payée par tous les occupants, quels qu'ils soient, en leur qualité de propriétaire ou de locataire. Ce prélèvement obligatoire servait à financer des équipements collectifs et des services publics au service de tous les administrés", rappelle-t-il. Cette dernière a été supprimée le 1er janvier 2023 sur la résidence principale pour l'ensemble des contribuables.

Ce qui est problématique, d'après Sylvain Grataloup, est le fait "qu'aujourd'hui, on est particulièrement exigeant avec les communes, notamment en termes de nouvelles mobilités, de transports, etc. Il faut bien financer tout ça et on ne demande qu'à une seule catégorie de la population de financer cela", regrette-t-il. Aussi, la taxe sur les ordures ménagères qui est "sur la taxe foncière, mais récupérée sur le locataire, s'inscrit dans ce schéma-là : tout occupant d'un bien, en l'occurrence propriétaire ou non occupant, n'a pas à financer cette taxe foncière, mais celui qui bénéficie des services publics et des équipements collectifs puisse participer."

"Il faut que ce soit un effort collectif"

Pour Sylvain Grataloup, refaire payer une partie de la taxe foncière aux locataires serait une "simple justice" qui permettrait un "rééquilibrage des choses". "Aujourd'hui, c'est la taxe foncière qui nous préoccupe, mais tout cela s'inscrit dans un mouvement extrêmement lourd, à savoir un encadrement des loyers dans un certain nombre de collectivités. Quand vous avez, notamment pour les propriétaires bailleurs, des recettes en moins et des charges en plus, à un moment donné, le déséquilibre est très significatif. Que les propriétaires contribuent à aider les pouvoirs publics au sens large, ça me semble normal. Mais ce qui est absolument honteux, c'est que ce soient les seuls à participer à cela. Il faut que ce soit un effort collectif", assure-t-il.

"Quand on est propriétaire bailleur, on participe à la vie de l'État, c'est-à-dire qu'on loge des concitoyens, on rénove un parc immobilier qui est vieillissant. Donc il y a toute une action économique du propriétaire bailleur que n'a pas celui qui est propriétaire de yachts ou d'œuvres d'art qui, lui, ne paye pas d'impôts", conclut-il au micro d'Europe 1.