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Olivier Samain avec AFP
Le gouvernement demande à la nouvelle direction de présenter un plan industriel avant la fin du mois de juin.

Que deviennent les ex-salariés de GM&S, cette entreprise sous-traitante de l'industrie automobile, située à la Souterraine dans la Creuse ? Il y a presque un an, en juillet 2017, volant au secours de l'entreprise après la baisse des commandes de Renault et de PSA, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait promis que "personne ne serait laissé au bord de la route". En septembre, GMD, spécialiste de l'emboutissage, a repris les manettes de l'entreprise. Mercredi, Jean-Pierre Floris, le "Monsieur Industrie" nommé par le gouvernement, s'est rendu sur place, dans la Creuse, pour faire le point.

Deux jours de travail par semaine. Le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises a été bruyamment accueilli par d'ex-GM&S lui tendant leur CV. Jean-Pierre Floris a participé dans l'après-midi au comité de pilotage, créé l'an dernier pour suivre le sort des licenciés et le bon fonctionnement de la nouvelle entité, désormais appelée LSI (La Souterraine Industry). Mais à ce stade, le résultat est loin des espoirs suscités l'année dernière, explique à Europe 1 Vincent Labrousse, l'ex-délégué CGT du personnel à l'origine de la mobilisation. "Ça fait partie des promesses qui ne sont pas tenues. Concernant les salariés qui sont licenciés, seuls 17 sur 157 ont retrouvé un CDI. L'avenir est complètement incertain", déplore-t-il. "Sur les salariés repris, le compte n'y est pas puisqu'ils sont à peine à 35% de l'activité. Ils travaillent à peine deux jours par semaine", indique-t-il.

Un coût de production trop élevé ? "L'activité n'est pas revenue. À qui la faute ? On constate que malgré le fait que l'activité automobile aille bien, l'activité n'est pas revenue sur le site, alors que des sites de GMD ont le double d'effectifs en intérimaires", pointe le syndicaliste. De son côté, Jean-Pierre Floris a demandé à la direction de "présenter un plan industriel d'ici fin juin". "Je regrette que ce plan n'ait pas été présenté plus tôt", a-t-il souligné devant la presse, estimant que l'usine, "un peu plus chère que ses concurrents", devait améliorer sa productivité. Alors q'un recours contre l’homologation du plan social mis en place en 2017 est jugé jeudi par le tribunal administratif de Limoges, les salariés ont aussi prévu de manifester.