GM&S : le nouveau patron menace d'abandonner la reprise

© PASCAL LACHENAUD / AFP
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Emmanuel Duteil, édité par R.Da. , modifié à
La gronde des salariés de l'équipementier GM&S dans la Creuse se poursuit, malgré la reprise qui a permis de sauver 120 emplois sur 277. Le nouveau PDG a lancé un ultimatum aux salariés qui n'ont pas encore voulu reprendre le travail.

On pensait le conflit réglé, mais la situation reste toujours très compliquée chez GM&S à la Souterraine dans la Creuse. Malgré la reprise, l'usine est toujours bloquée par des salariés très déçus par le plan de reprise. Il faut dire que seuls 120 collaborateurs ont été gardés sur les 277. Les premières lettres de licenciements sont arrivées lundi, ce qui n'a pas manqué d'échauffer les esprits. Un responsable des ressources humaines aurait même été malmené. En conséquence, Alain Martineau le PDG du repreneur GMD, envisage de se tourner vers la justice pour annuler la reprise si les employés ne retournent pas au travail jeudi.

Sans travailleurs, "pas d'entreprise". "Ce n'est pas une menace. Tout le monde peut comprendre que dans une entreprise, si les salariés ne viennent pas travailler, il n'y a pas d'entreprise", explique Alain Martineau au micro d'Europe 1. Lundi, le bureau du responsable des ressources humaines aurait été envahi par quelques salariés, ce que contestent les syndicats. "On a l'un de nos salariés qui a été exfiltré de l'usine parce que sa sécurité était en danger. Il y a des gendarmes qui ont dû venir pour qu'il puisse sortir", assure le PDG.

L'avertissement du repreneur. "On espère que jeudi matin, les salariés repris reprennent leur poste de travail, que l'organisation se mette enfin en place et que les machines se remettent à tourner. Ça fait trois mois qu'elles ne tournent pas !", ajoute-t-il. Alain Martineau se dit prêt à aller devant la justice si les salariés ne sont pas à leur poste jeudi. Surtout, il ne cache pas sa désillusion. "On se tournera vers le tribunal en disant que, malheureusement, l'entreprise ne redémarrant pas, on ne peut pas travailler. Je pense que la plupart viendront travailler jeudi. J'ai cet espoir encore. Ça serait un peu bête de les abandonner, je serai dépité. Ça serait triste", conclut-il. 

L’œil du ministère. Du côté des syndicats, on estime que le compte n'y est toujours pas. Ces derniers veulent des primes de licenciement supérieures aux primes légales et pour certains ne sont pas prêts à lâcher. À Bercy, en tout cas, ce dossier est très suivi : le repreneur a eu des contacts directs avec le ministère ces derniers jours. 

>>> Emmanuel Duteil, chef du service Economie d'Europe 1, consacrait mercredi sa chronique à GM&S dans le kiosque de 6h45. Retrouvez là ci-dessous :