7:15
  • Copié
Wassila Belhacine , modifié à
Invité d'Europe 1, François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, évoque l'impact du conflit en Ukraine pour les petites et moyennes entreprises françaises (PME). Il estime que près de 2.000 PME sont directement touchées par la guerre. 

La guerre en Ukraine n'est pas sans conséquence pour le tissu économique français. Interrogé ce samedi 12 mars par Thierry Dagiral, François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), comptabilise 2.000 petites et moyennes entreprises (PME), présentes sur le marché russe et ukrainien, qui sont directement atteintes par le conflit. 

"Il y a également toutes les conséquences indirectes avec la hausse du coût de l'énergie et du carburant. Et là, ce sont des milliers d'autres entreprises qui sont bien évidemment impactées par cette crise. Sans parler des problèmes d'approvisionnement que nous commençons à connaître" ajoute-t-il. 

Des conséquences sur les entreprises et les consommateurs 

Thierry Dagiral a également évoqué le sort des Français travaillant en Ukraine : "par exemple dans les Hauts-de-France, nous avons une entreprise de 88 salariés en France, avec un bureau à Kiev de 15 personnes et une usine de 250 personnes. Les Français ont été rapatrié et ils essayent de continuer à faire tourner leurs usines parce qu'elle est dans un secteur qui n'est pas encore bombardé. C'est très compliqué parce que la perte économique pour cette PME est déjà de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec des annulations de commandes, des gels de livraisons, des problèmes logistiques incommensurables."

Aux pertes économiques s'ajoutent également les problèmes de paiement : "les entreprises ne peuvent pas recevoir de l'argent, donc vous avez des entreprises qui ont envoyé des commandes et qui ne sont pas payées. Et puis, vous en avez des entreprises, comme celle des Hauts-de-France, qui a mille misères pour envoyer de l'argent pour payer ses salariés" déclare-t-il.

 

D'après le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, la guerre en Ukraine ne sera pas sans impact pour les consommateurs qui connaissent déjà une hausse du prix du carburant :"et puis, ce que l'on va voir arriver dans les jours et les semaines qui viennent, c'est la remontée de l'inflation. On sait tous que la Russie et l'Ukraine sont de très gros exportateurs de blé. Le cours du blé est un cours mondial, même si en France, nous sommes autosuffisants, nous achetons nos céréales au cours mondial. Il va y avoir un impact pour le porte-monnaie de tous les Français" analyse-t-il.

Des mesures spécifiques sur la hausse du prix du carburant 

A l'approche de l'annonce d'un plan de résilience du gouvernement pour les entreprises, prévu pour la semaine prochaine, Thierry Dagiral évoque les mesures qui lui semblent nécessaires : "il faut identifier toutes les entreprises qui sont directement impactées par cette crise, à savoir celles qui ont des liens avec l'Ukraine et la Russie. Nous demandons pour toutes ces entreprises un plan très spécifique. Nous pouvons élargir le prêt à l'industrie qui avait été prévu pendant la pandémie ou encore faire en sorte de remettre en place le chômage partiel de longue durée pour que les salariés qui n'ont pas de travail ne soient pas licenciés" énumère-t-il.

 

Les entreprises sont également directement touchées par la crise de l'énergie que provoque la guerre : "une PME de chaudronnerie adhérente voit ses factures mensuelles qui passent de 1741 euros par mois à 4508 euros, soit une augmentation de 260 %. Dans ces conditions, certaines activités qui n'ont rien à voir avec l'Ukraine ou la Russie sont directement impactées. Il faut mettre un bouclier tarifaire pour que ces entreprises ne perdent pas d'argent lorsqu'elles produisent. Certaines entreprises préfèrent s'arrêter parce que produire, c'est creuser son trou" déclare-t-il.

Pour les entreprises de transport routier, particulièrement concernées par la hausse du prix des carburants, la CPME demande une hausse du remboursement de la taxe sur les carburants à hauteur de 21 centimes le litre au lieu de 15 centimes le litre de gazole.