Thierry Breton : "la loi Pacte va dans le sens de l'histoire"

La loi Pacte va dans le bon sens, selon Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie et des Finances et PDG du groupe informatique Atos.
La loi Pacte va dans le bon sens, selon Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie et des Finances et PDG du groupe informatique Atos.
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Pauline Darvey , modifié à
Le projet de loi sur la croissance des PME, dit loi Pacte, sera présenté lundi, en Conseil des ministres. Parmi les mesures envisagées par le gouvernement, la cession des participations publiques dans certaines entreprises. Une mesure qui va dans le bon sens, selon Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie.
INTERVIEW

Céder des participations publiques dans des entreprises pour financer l'investissement. Tel est l'objectif affiché par le gouvernement pour défendre la loi Pacte, qui sera présentée lundi en conseil des ministres. Parmi les mesures phares de ce projet de loi sur la croissance des PME, un dispositif législatif qui autorise l'Etat à vendre une partie du capitale de certaines sociétés.

Un Etat régulateur. "Cela concerne principalement trois entreprises : la Française des jeux, Aéroports de Paris et Engie, assure Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie et des Finances, PDG du groupe informatique Atos, invité de C'est arrivé cette semaine sur Europe 1.

Mais en privatisant de telles entreprises, l'Etat ne prend-il pas le risque de perdre le contrôle ? Faux, selon Thierry Breton : "L’Etat actionnaire va progressivement disparaître au profit de l’Etat régulateur et je pense que c’est une bonne chose", assure-t-il. "L’activité d'Engie, qui concerne cette ex-partie Gaz de France, est une activité qui est, de fait, régulée", poursuit-il. 

"Opérer dans l'intérêt général". Quant aux deux autres entreprises, Thierry Breton se veut également rassurant. "La Française des jeux et Aéroports de Paris sont deux entreprises qui n’ont pas que l’Etat à leur tour de table en tant qu’actionnaires. Il faut qu’on comprenne bien que l’état actionnaire ne peut jouer qu’un rôle d’actionnaire, surtout quand il est minoritaire".

Pour autant, l'ancien ministre le concède : "ce sont des activités sur lesquelles l’Etat doit avoir un droit de regard important, ce sont des activités régulées", rappelle-t-il. "Il faut donc que l'Etat puisse se mettre en situation de garder un contrôle. En d’autres termes, il doit faire en sorte que des autorités indépendantes soient créées et qu’elles puissent vérifier que les concessionnaires opèrent dans l’intérêt général".

"Le pays qui a le plus de fonctionnaires". Un mouvement qui va, selon lui, "dans le sens de l'histoire" : "Pour avoir dirigé des entreprises publiques, semi-publiques et privées, je peux vous dire qu’il y a une différence fondamentale entre un actionnaire et un régulateur, prévient-il. "Trop souvent, on a mélangé les deux", continue-t-il. 

Et l'ancien ministre en est convaincu : la vente du capital de la Française des jeux, d'Aéroports de Paris et d'Engie n'est qu'un début. "Nous sommes un des pays qui a le plus de fonctionnaires", constate-t-il. "Beaucoup des activités pourraient être faites de la même façon par des concessionnaires et, à la fin, par des partenariats publics-privés".