SNCF : pourquoi les cheminots font grève malgré une augmentation générale des salaires

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Les cheminots réclament des augmentations de salaires qui couvriraient l'inflation. © Jc Milhet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Barthélémy Philippe, édité par Gauthier Delomez
À la SNCF, la CGT et SUD-Rail ont appelé les cheminots à cesser le travail ce mardi 18 octobre, à l'occasion de la journée de grève interprofessionnelle. Comme chez TotalEnergies, les syndicats réclament des augmentations de salaire. Pourtant, la direction du groupe avait déjà annoncé une augmentation générale des rémunérations en juillet dernier.

Ils se joignent à la mobilisation générale. Des cheminots répondant à l'appel de la CGT et de SUD-Rail se sont mis en grève ce mardi, jour d'un mouvement interprofessionnel. Comme chez TotalEnergies, les syndicats réclament des augmentations de salaire, et pourtant le 6 juillet dernier, la direction de la SNCF avait déjà annoncé une augmentation générale des rémunérations

Après ses très bons résultats du premier semestre 2022, la direction avait accordé une revalorisation générale de 1,4% des salaires fixes pour tout le personnel du groupe. Ce premier geste avait été complété par une augmentation forfaitaire annuelle de 400 euros pour tous, à l’exception des cadres dirigeants.

Un geste largement insuffisant selon les syndicats

Au total, les salariés ont donc bénéficié d'une augmentation de 3 à 4% de leurs rémunérations en juillet dernier. Mais ce geste est jugé largement insuffisant par Fabien Dumas, secrétaire fédéral du syndicat SUD-Rail, qui a appelé les cheminots à débrayer ce mardi. "Il y a eu quelques mesurettes salariales cet été, mais ça ne rattrapait même pas la moitié de l’inflation, et on sortait de huit ans de gel des rémunérations. Donc la colère, elle est là", fustige l’élu syndical auprès d'Europe 1.

Pour lever les piquets de grève, SUD-Rail réclame 400 euros nets mensuels d’augmentation pour tout le personnel du groupe. À l’instar de la CGT, le syndicat doit décider ce mardi, en assemblée générale, de reconduire ou non son mouvement de grève. Avec pour les usagers, la menace de perturbations du trafic lors des vacances de la Toussaint, qui débutent vendredi 21 octobre.

La SNCF ne bougera pas avant janvier prochain

De son côté, la SNCF ne prévoit pas d’avancer le calendrier des négociations annuelles obligatoires, fixées en janvier prochain. Toutefois, les nouvelles mesures de pouvoir d’achat qui seront annoncées à cette occasion "pourraient faire l’objet d’une rétroactivité sur le quatrième semestre 2022 en fonction de l’évolution de l’inflation", selon le DRH de la SNCF, François Nogué, qui s’est exprimé lundi.

Ce dernier a par ailleurs indiqué que les salaires du personnel de la SNCF ont été revalorisés en moyenne de 5,8% en 2022, "ce qui correspond à l’inflation attendue sur l’année". Un chiffre qui prend en compte les revalorisations accordées en janvier, puis au mois de juillet. Selon le DRH, l’entreprise publique a débloqué une enveloppe de 500 millions d’euros à cet effet, ce qui correspond à la moitié du bénéfice net enregistré par le groupe au premier semestre 2022, soit 928 millions d’euros.