Made in France 6:38
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Carole Ferry, édité par Antoine Terrel , modifié à
De vendredi à dimanche, se tient à Paris le Salon du "Made in France", dont Europe 1 est partenaire. Dans les allées de l'événement, les exposants confient leurs attentes et leurs propositions pour favoriser ce "Made in France". Et attendent notamment que l'État montre l'exemple dans ses propres achats.
REPORTAGE

Comment favoriser la relocalisation de la production ? À six mois de la présidentielle, la question s'invite dans la campagne, au point que plusieurs candidats à l'Élysée se sont succédés depuis vendredi au Salon du "Made in France", qui doit se tenir jusqu'à dimanche à Paris. Et pour éviter l'invasion de produits étrangers, souvent moins chers, sur le marché français, les exposants ont de nombreux souhaits, qu'ils ont confié à Europe 1, partenaire du Salon. 

Une des attentes fortes pour rétablir l'équilibre concurrentiel est la mise en place d'une taxe carbone aux frontières. Benoît Seguin, le patron de La Chaussette de France, sait qu'il en bénéficierait forcément. "Quand vous pensez que 94% des chaussettes consommées en France viennent d'Asie ou du grand import, qu'elles prennent le bateau, et qu'elles mettent dix, quinze jours à venir... Nous, aujourd'hui, nos chaussettes sont fabriquées à Troyes dans l'Aube. Elles font au maximum 600 kilomètres, donc le bilan carbone est très faible", explique-t-il. 

Catherine Guerniou, elle, dirige l'entreprise de fenêtres "La Fenêtrière", et verrait bien une fiscalité différente selon l'origine des produits. Aussi, elle propose "une TVA à taux réduit pour tous les produits made in France". Et de poursuivre : "Des produits qui sont importés, qui sont remodifiés en France et qui prennent le titre 'Fabrication française', c'est hors de question."

Que l'État montre l'exemple

Ces acteurs attendent aussi que l'État montre l'exemple dans ses propres achats, comme Claude, investisseur dans le "Made in France". "Les critères peuvent être l'emploi en France, l'écologie, plein de choses qui diffèrent du prix", développe-t-il. Enfin, autre demande glanée dans les allées : un coup de pouce à l'embauche les premières années de création de l'entreprise.

Ancien secrétaire d'État à l'Outre-Mer, Yves Jégo est aussi fondateur et président d'honneur de la certification Origine France Garantie. Et il appelle les candidats à la présidentielle à réserver 25% des marchés publics aux produits français. Mais comment mettre cela en place ? "En faisant évoluer notre réglementation et puis en proposant aux autres pays d'Europe de faire la même chose dans chacun des pays", précise-t-il sur Europe 1. En France, assure-t-il, "ça ferait 50 milliards chaque année qui permettraient de faire tourner des usines, d'acheter des produits français".