Salon de l'Agriculture : "Beaucoup de visiteurs ont peur pour leur sécurité"

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Théo Maneval avec J.R. , modifié à
La fréquentation du Salon devrait être à la baisse pour la deuxième année consécutive. En cause : les tensions liées à la crise du secteur. 
REPORTAGE

Avec 3.800 animaux, 1.000 exposants et presque autant de médailles décernées, les chiffres sur le Salon de l'Agriculture ne manquent pas. Mais le plus attendu tombera dimanche soir : celui du nombre de visiteurs. Le Salon reste populaire, mais ses chiffres de fréquentation sont attendus en baisse. L'année dernière, la plus grande ferme de France avait reçu plus de 691.000 visiteurs.

"On sera très vraisemblablement ce soir sous les 690.000 (visiteurs), à moins d'un miracle", a déclaré le président du Salon, Jean-Luc Poulain dimanche matin au micro d'Europe 1. Parmi les raisons avancées par les exposants, les tensions liées à la crise agricole reviennent souvent.

"Après 14h, il n'y avait plus personne". Un vendeur de vin, présent depuis 30 ans, a trouvé les allées moins remplies. "On a été choqués. Il y avait du monde de 9h jusqu'à 14h, puis après plus personne. Alors que d'habitude il y a du monde l'après-midi", explique-t-il.

La raison, selon lui : les clients ont craint pour leur sécurité, après notamment les huées, insultes et appels à la démission contre François Hollande, dès l'inauguration du Salon. "Pas mal de mes clients principaux m'ont dit qu'ils ne viendront pas cette année à cause des événements du salon, et la manière dont a été traité le président de la République. Beaucoup de gens ont peur pour leur sécurité", avance le vendeur de vin.

"Des paniers moyens un peu moins élevés". Plusieurs exposants vont dans le même sens. Le premier samedi a été très mouvementé, avec également la destruction du stand du ministère de l'Agriculture par des éleveurs en colère. Le début de semaine suivant s'en est ressenti avec moins de visiteurs, et donc moins de ventes.

De plus, les sommes moyennes dépensées par les visiteurs ont aussi été à la baisse, pour un éleveur de porc venu du Gers. "On aura eu des paniers un peu moins élevés qu'avant. Une référence : c'est la vente de jambon entier. Les clients en achètent un demi, ou un quart. C'est peut-être à cause de la conjoncture, par rapport au prix", soutient-il. Si la baisse se confirme, cela fera deux années de suite que la fréquentation baisse.