Salaire, statut et risques pris par livreurs : ce que Deliveroo répond aux critiques

Deliveroo DG France
Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France, était l'invitée d'Europe 1, vendredi. © Europe 1
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Invitée vendredi de La France bouge, Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France, s'est attelée à défendre le modèle de la plateforme de livraison. Selon la dirigeante, les livreurs veulent conserver un statut d'indépendant et peuvent bénéficier d'un revenu correct sans être soumis à une pression sur les cadences.
INTERVIEW

En danger, mal payés et victimes d'une "uberisation" réalisée "au détriment des travailleurs"… Face aux polémiques sur les entreprises de livraison de repas, Deliveroo veut "démystifier" les "idées reçues" sur ses livreurs, qui travaillent parfois avec d'autres plateformes comme Uber Eats ou Just Eat. C'est ce à quoi s'est employée Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France, antenne hexagonale du géant britannique, et invitée de La France bouge sur Europe 1, vendredi.

Un statut apprécié par 80% des livreurs ?

La première de ces "idées reçues" que la plateforme veut battre en brèche concerne le statut de ces indépendants, des auto-entrepreneurs qui ne bénéficient pas de la protection inhérente au CDI. "La flexibilité est un élément très important pour eux", assure Melvina Sarfati El Grably. "Ils se connectent quand ils veulent, ils acceptent ou ils n'acceptent pas une livraison, ils choisissent le lieu où ils veulent se connecter… C'est un statut que les livreurs apprécient puisque à 80%, ils nous disent 'ça nous va'." Sur la protection sociale, Deliveroo ferait "davantage que le minimum légal", avance-t-elle.

La deuxième critique faite aux plateformes pour lesquelles travaillent les livreurs concernent le niveau de leur rémunération, souvent très faible, au point que les travailleurs sont obligés de multiplier les courses pour avoir un niveau de revenus correct. "Quand le livreur se connecte aux heures de pointe, il peut gagner 17 à 20 euros par heure", répond la dirigeante. "Et quand il va choisir les bons créneaux, le revenu qu'il va recevoir est supérieur au Smic horaire, donc je pense qu'il n'y a pas de quoi rougir de cela."

"Aucune pression" sur les temps de livraison

Troisième argument contre ces plateformes, les cadences imposées aux livreurs les soumettraient à une forte insécurité sur la route. "Le livreur est libre de choisir son itinéraire et son moyen de transport, à condition que cela soit un deux-roues. Il n'y a aucune pression en termes de temps pour le livreur, c'est-à-dire qu'il n'y a pas 'cette course là, il faut que tu la fasses en deux minutes, sinon ça ne va pas'", balaie Melvina Sarfati El Grably, qui précise que l'entreprise va "au-delà des minimums légaux" en matière d'assurance.

Le partenariat de Deliveroo avec Picard va s'étendre "sous peu"

Alors que 17 magasins Picard testaient depuis le début de l'année des livraisons avec Deliveroo, la plateforme a annoncé sur Europe 1 que ce partenariat allait s'étendre "incessamment sous peu". "Après avoir fait quelques tests avec eux ces derniers mois, nous nous apprêtons à lancer à plus grande échelle aujourd'hui", a affirmé Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de l'entreprise en France.