L'entreprise Exotec basée dans le Nord est la première licorne industrielle française (Illustration). 7:43
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Emmanuel Duteil, édité par Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
L'entreprise Exotec, qui fabrique des robots pour la préparation de commande, est devenue lundi la 25e licorne française, et la première issue du secteur industriel, en annonçant avoir levé 335 millions de dollars. Valorisé à deux milliards de dollars, le groupe veut continuer de se développer. Son cofondateur Renaud Heitz a répondu aux questions d'Europe 1.
INTERVIEW

Il a fallu des années pour en avoir quelques-unes en France, et elles se multiplient depuis ces derniers mois. Les licornes désignent les start-up qui sont valorisées plus d'un milliard de dollars. C'est la très bonne nouvelle d'Exotec, fabricant tricolore de robots pour la préparation de commandes, installée à Croix, près de Lille. L'entreprise a annoncé lundi avoir levé 335 millions de dollars, avec une valorisation qui dépasse les deux milliards de dollars. Exotec est donc devenue la 25e licorne issue de l'Hexagone, et la première du secteur industriel. "La première utilisation de cet argent-là, c'est pour développer notre gamme de produits", explique Renaud Heitz, cofondateur de l'entreprise, sur Europe 1.

Des outils qui permettent de repenser les entrepôts

Le fabricant français veut devenir le leader mondial de la robotique logistique. Grâce à ses technologies innovantes, l'entreprise aide des marques à gérer leurs entrepôts, parmi lesquelles Uniqlo, Decathlon, Carrefour ou encore Gap. "La particularité de nos robots est qu'ils sont capables d'évoluer dans les entrepôts de nos clients en trois dimensions. Il faut imaginer comme une petite voiture qui peut grimper sur les racks (étagères métalliques), attraper un bac avec les articles et l'apporter aux préparateurs de commande. Le préparateur peut piocher dans les articles pour confectionner la commande", détaille le cofondateur au micro d'Europe 1.

Ce dispositif pratique, qui peut monter jusqu'à 12 mètres, aide à repenser la construction d'un entrepôt. "Cela permet d'avoir des stocks très denses. On peut mettre alors plus de référentiel, donc offrir plus d'articles sur le site internet. L'entrepôt peut également être plus petit, donc il faut moins de béton pour le transport. Et surtout, on peut diminuer le transport parce qu'avec un bâtiment plus petit, on peut trouver [des lieux] proches des villes et réduire les délais de livraison", ajoute Renaud Heitz, qui souligne un impact écologique moindre.

"Trouver 600 ingénieurs d'ici fin 2022, c'est un challenge"

Tout cela fait du fabricant basé dans le Nord une pointure de l'innovation, avec l'un des systèmes les plus performants au monde. "En termes de robots capables d'évoluer en trois dimensions, on a la seule solution actuellement industrielle", précise le cofondateur d'Exotec. Avec la levée de fonds, le fabricant va continuer à innover, de la création de nouveaux logiciels à l'invention de nouvelles machines interconnectées, et cherche à s'internationaliser. "On est déjà à 75% de notre chiffre d'affaires à l'international, mais on pense qu'on peut encore faire mieux comme aux États-Unis, qui est un marché gigantesque", affirme Renaud Heitz.

L'entreprise, qui emploie 300 salariés, veut doubler ses effectifs d'ici l'an prochain et prévoit d'embaucher 600 ingénieurs d'ici fin 2022. "Trouver ces personnes, c'est un challenge", reconnait le cofondateur, qui reste optimiste. "Mais en France, on a cette chance d'avoir des ingénieurs de qualité notamment sur les métiers industriels. (...) C'est une question de savoir offrir des carrières attractives et exotiques", poursuit Renaud Heitz, qui met en avant le besoin d'innover pour continuer à avancer.