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Noa Moussa avec AFP / Crédit photo : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Selon une enquête du syndicat étudiant Unef, publiée ce lundi, le coût de la vie augmente fortement pour les étudiants en raison notamment de l'inflation. Pour l'année 2023-2024, le coût de la vie étudiante augmente de 6,47%, selon l'Unef, soit un budget supplémentaire nécessaire de 594,76 euros pour l'année.

Explosion des dépenses alimentaires et bourses insuffisantes : le coût de la vie augmente fortement pour les étudiants en raison notamment de l'inflation, selon une enquête du syndicat étudiant Unef, publiée lundi. Pour l'année 2023-2024, le coût de la vie étudiante augmente de 6,47%, selon l'Unef. Cela représente un budget supplémentaire nécessaire de 594,76 euros pour l'année, soit 49,56 euros de plus par mois.

"Jamais on n'avait atteint de tels sommets"

"Jamais, en 19 ans d'enquête de l'Unef, l'évolution du coût de la vie étudiante n'avait atteint de tels sommets", souligne le syndicat, qui réalise cette projection, à partir d'une évaluation de la situation financière de plusieurs profils types d'étudiants. "Nous arrivons à un stade de précarité étudiante majeure qui s'installe dans le temps et dont l'évolution d'une année sur l'autre est sans cesse plus importante".

"On a des étudiants qui vont sauter des repas ou alors qui vont renoncer aux soins"

"Cette année, on a une hausse significative du coût de la vie étudiante et ça se répercute de manière très concrète. On a des étudiants qui vont sauter des repas ou alors qui vont renoncer aux soins, qui vont renoncer à acheter des manuels pour aller étudier. Ça a des conséquences directes sur la vie de centaines de milliers d'étudiants qui vont devoir encore mettre en danger potentiellement leurs études, même leur santé mentale et physique", affirme Félix Sosso, porte-parole de la Fage.

"Ce qu'on attend, c'est une réforme structurelle du système de bourses. Il y a eu une mesure un peu symbolique qui a été annoncée cette année avec 500 millions qui a été mis sur le système de bourses mais en fait, ça sert simplement à rattraper des années de système archaïque. Et ça a à peine permis de revaloriser à hauteur de l'inflation pour les premiers échelons de bourses, ce qui veut dire qu'on a une revalorisation des bourses qui va être inférieure à l'inflation pour certains seuils", ajoute-t-il au micro d'Europe 1.

Le budget des étudiants est alourdi en particulier par les hausses de frais de transports (+5,91% pour les non boursiers, +3,95% pour les boursiers), d'alimentation (+14,3%) et d'électricité (+10,1%).

Le manque d'action du gouvernement mis en cause

L'Unef met également en cause le manque d'action du gouvernement pour remédier à la situation. Le syndicat, proche de la gauche, considère notamment la récente réforme des bourses comme "largement insuffisante" pour lutter contre la précarité étudiante.

Le gouvernement a prévu une revalorisation du montant des bourses étudiantes à hauteur de plus de 500 millions d'euros, permettant notamment à 35.000 nouveaux étudiants de devenir boursiers dès la rentrée. Le montant des bourses, variant désormais de 145,40 à 633,50 euros par mois, reste toutefois "largement insuffisant" pour vivre, pointe l'Unef.