Relance du nucléaire : Le Maire presse EDF de «mobiliser» tous ses moyens

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Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé ce lundi en comité exécutif le groupe EDF à mobiliser "toutes les ressources humaines et techniques nécessaires" pour réaliser le programme de nouveaux réacteurs nucléaires "dans les coûts et les délais fixés". Le locataire de Bercy s'est d'ailleurs lors d'une réunion qui a duré environ 2 heures. 

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé lundi en comité exécutif le groupe EDF à mobiliser "toutes les ressources humaines et techniques nécessaires" pour réaliser le programme de nouveaux réacteurs nucléaires "dans les coûts et les délais fixés". "Nous avons engagé le plus grand projet industriel en Europe depuis plusieurs décennies avec la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires. Nous voulons que ce nouveau grand projet soit un succès", a notamment souligné le ministre devant les hauts dirigeants du groupe, selon des propos transmis par son cabinet.

Après l'annonce récente de retards et d'une envolée des coûts, Bruno Le Maire s'est invité pour la première fois au comité exécutif du groupe, une réunion qui a duré environ 2 heures. L'occasion de rappeler les priorités confiées au groupe revenu dans le giron de l'État à 100% en juin 2023: prolonger la durée de vie de ses centrales vieillissantes et augmenter la production électrique tout en réalisant le programme de relance du nucléaire voulu par le gouvernement avec la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, suivis de huit autres.

 

"Mobiliser toutes les ressources humaines et techniques"

"EDF doit mobiliser toutes les ressources humaines et techniques nécessaires pour réaliser ce projet industriel dans les coûts et les délais fixés", a répété le ministre, au sujet des nouveaux EPR2. "J'apporte tout mon soutien à la direction et aux salariés d'EDF dans la réalisation de ce programme", a-t-il ajouté. Le ministre avait déjà rappelé à l'ordre début mars le groupe après l'annonce de retards dans la conception du premier EPR2 et d'une hausse prévisionnelle des coûts de l'ordre de 30%.

Selon une information du journal Les Échos dévoilée le 4 mars, le coût prévisionnel du programme de construction des six premiers réacteurs prévus à Penly, Gravelines et au Bugey est désormais évalué à 67,4 milliards au lieu des 51,7 milliards initialement annoncés en février 2022. Selon le quotidien, ce nouveau chiffrage - encore provisoire - tient notamment compte de la hausse des coûts d'ingénierie alors que le groupe a pris 9 mois de retard pour finaliser les plans de conception génériques de son EPR2, lesquels sont désormais attendus cet été au lieu de l'automne 2023.

EDF avait alors fait savoir qu'il était "actuellement dans une phase d'optimisation des coûts et du planning", au sujet de ce nouveau chiffrage qui pourrait évoluer. Officiellement, le calendrier prévoit toujours la mise en service du premier EPR2 à Penly (Seine-Maritime) à l'horizon 2035-2037. Le ministre, qui devrait assister à d'autres réunions de ce type, a indiqué qu'il suivrait "très régulièrement la mise en oeuvre du projet" en lien avec la délégation interministérielle au Nouveau nucléaire.