Réforme territoriale : non, les économies promises ne sont pas au rendez-vous

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par Laetitia Drevet
La réforme territoriale, adoptée en 2015, devait permettre de réaliser 10 milliards d'euros d'économies. Les derniers chiffres en sont très éloignés. 

Des prévisions loin du compte. En faisant passer le nombre de régions de 22 à seulement 13, la fusion défendue par François Hollande et adoptée en 2015, devait permettre quelque 10 milliards d'euros d'économies. Alors que le congrès des régions se réunit jusqu'à mardi soir à Bordeaux, la Cour des comptes publie son rapport annuel sur les finances locales. Et ce n'est pas brillant : "Trois ans après la mise en oeuvre de la réforme, les économies de gestion annoncées ne sont pas encore au rendez-vous", estime-t-elle. 

Seules deux régions ont réduit leurs dépenses

En effet, d'après la Cour des comptes, les dépenses des régions ont globalement augmenté de 207 millions d'euros. Les économies d'échelle espérées sont restées marginales sur les contrats d'assurance, dépenses énergétiques, et autres achats de fournitures. En parallèle, les coûts de fonctionnement ont explosé, notamment pour ne pas léser les villes qui perdaient le statut de capitale régionale. Exemple en Normandie : l'hôtel de région se trouve à Caen, mais deux réunions annuelles du Conseil régional se tiennent toujours à Rouen. De quoi gonfler les frais de déplacements des élus et des agents.

C'est toutefois l'Occitanie qui se trouve en tête des mauvais élèves de la fusion, avec 11,7% de hausse des dépenses. Seules deux régions les ont d'ailleurs réduites : l'Auvergne-Rhône-Alpes, avec Laurent Wauquiez à sa tête, et les Hauts-de-France, dirigés par Xavier Bertrand.