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Carole Ferry, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Alors que le reconfinement impose à de nombreuses entreprises, comme les restaurants, à placer leurs salariés en chômage partiel, se pose avec de plus en plus de force la question des congés payés, que les employés continuent de cumuler, même sans travailler. Les discussions s’annoncent serrées entre le gouvernement et les syndicats.

En début de semaine, la ministre du Travail Elisabeth Borne annonçait sur Europe 1 qu'elle allait ouvrir une négociation avec les partenaires sociaux sur la question des congés payés qui restent à la charge des entreprises lorsque les salariés sont en chômage partiel. Le reconfinement, décidé pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, a remis la question sur la table, et le dossier s'annonce particulièrement délicat à gérer pour le gouvernement.

2,5 jours de congés cumulés par mois, même sans travailler

Le problème qui est sur la table, c'est que lorsqu'un salarié est en chômage partiel, il ne travaille pas, mais... il continue à cumuler des jours de congés, à raison de 2,5 jours par mois. Or, ces congés payés restent à la charge des entreprises. Et quand il y a plusieurs salariés, la facture peut rapidement grimper. 

"J’ai fermé pendant trois mois. Chaque salarié cumule ses congés payés. 2,5 jours par mois x 3 mois x 11 salariés, ce qui représente au minimum 10.000 euros de congés payés à sortir", calcule ainsi Romain Bergaud, propriétaire d’un restaurant à Paris. "Sauf que pendant ce temps-là, on était fermés, donc du coup on ne faisait pas de chiffre d’affaires. C’est de l’argent qu’il faut sortir, alors qu’en face il n’y a rien qui rentre, il n’y a pas de chiffre d’affaires, pas d’activité."

Des premières discussions fin novembre

L'Umih, l'Union des métiers de l'hôtellerie et de la restauration, demande à l'Etat d'intégrer les congés payés dans la prise en charge de l'activité partielle. Pas question, répond le ministère du Travail, qui propose plutôt de revoir l'accord sur les congés payés en période d’activité partielle.

Sans surprise, l’idée fait bondir les syndicats. Selon les informations d’Europe 1, les premières rencontres sur le sujet sont prévues fin novembre.