Qui est Atos, le nouvel entrant au CAC 40 ?

Thierry Breton, ancien ministre de l'Économie, dirige Atos depuis 2009.
Thierry Breton, ancien ministre de l'Économie, dirige Atos depuis 2009. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Clément Lesaffre , modifié à
Méconnu en France, Atos est pourtant un champion tricolore en matière de services numériques, acteur majeur sur les scènes européennes et mondiales.

Il y a du changement du côté du CAC 40. Atos s’apprête en effet à remplacer, le 20 mars, Klépierre, société exploitante de centres commerciaux, au sein du prestigieux indice boursier français. Le remplacement d’une entreprise par une autre n’est pas rare au sein du CAC 40 : il y a eu 73 opérations de ce type depuis la création de l’indice en 1987. Mais l’entrée d’Atos, acteur majeur de l’économie numérique, est singulière tant les entreprises de ce type sont rares dans l’indice phare (seule CapGemini appartient au secteur du numérique).

Forte croissance. Le choix d’Atos par le Conseil scientifique des indices récompense la forme étincelante d’une entreprise championne dans son domaine et pourtant méconnue. L’entreprise, créée en 1997, fournit des services numériques variés : paiement sécurisé en ligne, cloud (stockage dématérialisé en ligne), big data (données massives), conseil aux entreprises technologiques, gestion des systèmes d’information, cybersécurité… Des activités en plein essor qui ont permis à Atos de réaliser un chiffre d’affaires record de 11,7 milliards d’euros l’an dernier (+9,7% en un an). En douze mois, son action en Bourse a grimpé de près de 67%.

Taille doublée en huit ans. Cette entrée au CAC 40 est donc un beau cadeau pour les vingt ans d’Atos. A l’origine spécialisée dans les solutions de paiement, l’entreprise a ensuite élargi son activité par le biais de fusions et acquisitions. Depuis le siège de Bezons, dans le Val d’Oise, Thierry Breton, le PDG d’Atos, gère depuis huit ans une entreprise qui ne cesse de grossir. L’Usine Nouvelle lui a d’ailleurs décerné le prix d’industriel de l’année en 2016, soulignant sa gestion saine d’Atos. Sous la présidence de l’ancien patron de France Telecom et ex-ministre de l’Economie de Jacques Chirac, la taille du groupe a doublé, sans endettement. Atos emploie désormais 100.000 personnes dans 72 pays, dont plus de 16.000 en France.

Cloud et supercalculateurs. Partenaire numérique des Jeux Olympiques depuis 1992, Atos est un champion européen de la nouvelle économie. Leader sur les services de cloud depuis plusieurs années, l’entreprise de Bezons s’est récemment positionnée sur les supercalculateurs, ces machines qui calculent à la vitesse de la lumière, en rachetant Bull en 2014. Un marché porteur à l’époque où le big data fournit, par exemple, des données en masse sur les internautes, via leurs traces sur les réseaux sociaux ou leurs passages sur les sites web.

Des données qui doivent être traitées et analysée par les supercalculateurs afin d'établir des profils susceptibles d'être revendus à des entreprises qui s'en servent à des fins commerciales. Atos est d’ailleurs le seul acteur européen à fabriquer ces super-ordinateurs, un facteur d’indépendance essentiel. Portée sur l’investissement et l’innovation, Atos a lancé l’an dernier un projet de simulation de calcul d’algorithmes pour les futurs ordinateurs quantiques.

Coup de boost. En pointe sur les services numériques, Atos souffre toujours d’un manque de visibilité auprès du grand public. L’entreprise de Thierry Breton ne bénéficie pas de "l’effet buzz" qui entoure les start-ups de la "French Tech". A l’heure où la France se cherche des champions pour concurrencer les mastodontes de la Silicon Valley, cette entrée au CAC 40 est un coup de boost supplémentaire qui met Atos en pleine lumière.