Qu'est-ce que le taux d'usure, qui complique l'accès aux prêts immobiliers ?

prêts immobiliers
De plus en plus de Français se voient refuser l'accès à des prêts immobiliers. (Illustration) © GARO / PHANIE / PHANIE VIA AFP
  • Copié
, édité par Romain Rouillard , modifié à
Certains Français ne parviennent pas à contracter de prêt immobilier alors qu'ils remplissent pourtant toutes les conditions requises. Pour en comprendre la raison, il faut s'intéresser au "taux d'usure", un indicateur qui évolue moins vite que les taux immobiliers qui ont tendance à grimper en flèche.

Se voir refuser un prêt immobilier alors que l'on coche toutes les cases. Une situation bien contrariante qui concerne de plus en plus de Français ces derniers temps. Cela s'explique, d'un côté, par la montée en flèche des taux immobiliers et de l'autre par l'évolution plus lente du taux d'usure, c'est-à-dire le taux maximum auquel les banques peuvent prêter. Par conséquent, les banques voient leur marge se réduire et ont donc décidé de resserrer la visse.

De plus en plus de dossiers sont rejetés, constate Maëlle Bernier, de meilleurtaux.com. "Ce taux d'usure est calculé par rapport à une période de référence ayant précédé trois mois. Aujourd'hui, on a des taux par exemple à 1,70 et le taux d'usure a été calculé comme si on avait encore des taux à 1,10. Et c'est pour ça que beaucoup de Français ont aujourd'hui des prêts qui sont refusés. C'est uniquement parce qu'il dépasse même ne serait-ce que de 0,02%, c'est très très faible."

"Une réflexion est engagée", indique Bercy

Yann et son épouse en ont récemment fait les frais, alors qu'ils remplissaient toutes les conditions. "On avait un apport et tous les voyants étaient au vert et malheureusement on n'a pas du tout voulu nous faire de crédit. En fait, on dépasse le taux d'endettement", expliquent-ils au micro d'Europe 1.

Les banques et les courtiers demandent donc à la Banque de France de revoir au plus vite son taux d'usure afin qu'il suive au plus près l'évolution des taux immobiliers. Une réflexion est engagée, indique Bercy à Europe 1. Selon nos informations, le ministère de l'Économie devrait présenter une solution dès la semaine prochaine.