Air France ferme des lignes et déclare la guerre aux pilotes

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avec Emmanuel Duteil et AFP , modifié à
La compagnie a annoncé des mesures d'économies immédiates. Elle déclare aussi la guerre au SNPL, principal syndicat de pilotes, accusé de ne pas respecter ses engagements. 

Des coupures de lignes. Air France a annoncé lundi une série de mesures d'économies immédiates, dont des fermetures de lignes et des baisses de fréquence sur certains vols longs courrier, pour tenir ses objectifs de réduction de coûts en 2015. Les mesures d'adaptation immédiates incluent notamment la fermeture à l'hiver 2015 de quatre lignes déficitaires au départ de Paris (Stavanger, Vérone, Vigo, Kuala Lumpur), et des réductions de fréquences ou de modules sur d'autres lignes fortement affectées, toujours au départ de Paris (Japon, Brésil, Russie).

De nouvelles initiatives de réduction des dépenses externes et des achats généraux seront également mises en oeuvre, "pour un impact estimé en année pleine de 80 millions d'euros", a ajouté Air France dans un communiqué. La compagnie aérienne, en difficultés financières, ajoute avoir lancé en parallèle une revue détaillée de son plan d'investissement, qui porte notamment sur la sortie anticipée d'un troisième Airbus A340 et des scénarios de report de livraisons d'avions long-courrier (Airbus A350 et Boeing 787).

La compagnie a également annoncé avoir engagé "une procédure juridique en référé à l'encontre" du SNPL. En cause ? "L’absence de progrès, après sept mois de négociations, sur la mise en œuvre des mesures prévues dans l’accord signé dans le cadre du plan Transform 2015".

Des "discussions infructueuses". Ce plan de restructuration de la compagnie prévoyait en effet que toutes les catégories de personnel réalisent 20% de gains de productivité en 2015. Or, selon Air France, les pilotes n'ont atteint que 13% de gains, soit 130 millions d'euros sur les 200 prévus. Une faible performance directement imputée au syndicat, qui aurait empêché les pilotes de réaliser les économies demandées (la baisse du paiement des heures de nuit ou la mise en place d'un forfait pour le travail au sol par exemple), à en croire la direction.

"Les discussions avec le SNPL sont infructueuses. Nous allons donc demander au tribunal de prendre une décision sur une clause de l'accord prévoyant qu'en cas de blocage, le président d'Air France tranche", décrypte ainsi un cadre la compagnie cité par Le Figaro. Face à l'incapacité de se faire entendre de ses propres salariés, la compagnie a donc décidé d'en appeler à la justice. Du côté des syndicats, qui attendent toujours des engagements clairs sur les contrats des pilotes de Transavia, on accuse la direction de ne pas vouloir discuter, selon Le Figaro.