Prime d'activité : 1,2 million de gagnants, 824.000 perdants

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G.S. avec AFP
Plus de 800.000 contribuables vont perdre de l'argent avec la fusion du RSA activité et de la Prime pour l'emploi. 

La prime d'activité devrait faire 1,245 million de ménages gagnants et 824.000 perdants, selon un rapport parlementaire. Prévue pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2016, elle doit remplacer le RSA activité (830.000 bénéficiaires) et la Prime pour l'emploi (PPE, 5,5 millions de bénéficiaires), deux dispositifs d'aide aux travailleurs à revenus modestes.

824.000 perdants... au moins. Or, selon le rapport de la députée PS Valérie Rabault sur le projet de loi de finances 2016, 2,5 millions de ménages qui ne percevront plus la PPE en 2016 ne seront pas éligibles à la nouvelle prime. Après prise en compte de la baisse d'impôt de 2015 décidée pour les plus modestes, la réforme ferait que 824.000 contribuables perdraient de l'argent. A l'inverse, pour 1,245 millions de ménages, la prime devrait faire gagner de l'argent par rapport à ce qu'ils percevaient avant. Le gain moyen de cette prime serait de 99 euros par mois, tandis que la perte moyenne serait de 53 euros mensuels pour ceux qui n'y auront plus le droit.

 

Deuxième hic : alors que la PPE se demandait sans autre démarche qu'une case à remplir sur la déclaration d'impôt sur le revenu, la prime d'activité ne sera versée qu'après remplissage d'un dossier supplémentaire. Et selon le rapport, cela peut décourager la moitié des bénéficiaires de la PPE.

Qui va y perdre ? Les ménages gagnants seront notamment les jeunes de 18 à 25 ans, désormais éligibles à la prime alors qu'ils ne pouvaient pas prétendre au RSA activité. Les perdants sont pour l'essentiel des ménages qui touchaient la PPE alors que leurs niveaux de vie étaient relativement élevés, et qui ne seront pas éligibles à la prime d'activité: notamment des personnes à bas revenus, vivant en concubinage avec des personnes aux salaires plus élevés. Parmi le 1,245 million de gagnants, les deux tiers (835.000) appartiennent aux 30% des foyers les plus modestes. Mais cette tranche de la population représente également 48% des perdants, soit 396.000 ménages sur 824.000.