Prestations sociales : le tour de passe-passe de Bercy pour économiser 500 millions

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G.S. avec Anne-Laure Jumet , modifié à
Toutes les prestations sociales bientôt revalorisées au 1er avril, au lieu de janvier pour certaines. 

Dernière ligne droite pour la préparation du budget de l'Etat. Le projet de loi des Finances (PLF) 2016 sera présenté le 30 septembre. Et avant cela, le gouvernement aura présenté sa copie, jeudi prochain, sur le budget de la  Sécurité sociale.  Pour financer un certain nombre de ses promesses (baisses d'impôt, accueil des migrants, aides aux agriculteurs etc.), l'exécutif est à la recherche de nouvelles économies. Au total, Bercy doit trouver plus de 2,5 milliards d'euros pour financer les mesures récemment annoncées, et ce sans dévier de la trajectoire budgétaire fixée l'an dernier.

Toutes les revalorisations au 1er avril. Et selon les informations d'Europe 1, confirmant une information des Echos, l'une des solutions trouvées relève plus de l'astuce comptable que du serrage de vis : le décalage dans le temps de la hausse de certaines prestations sociales. RSAaides au logementallocation adulte handicapé seront donc bientôt revalorisées à la même date : le 1er avril.

Concrètement, qu'est-ce qui va changer ? Les allocations sont revalorisées en fonction de l'inflation. Si celle-ci est plus élevée que prévue, le bénéficiaire touche une petite somme supplémentaire. Si c'est l'inverse, il doit rembourser. Or, aujourd'hui, cette revalorisation intervient à divers moments de l'année. La plupart se fait déjà au 1er avril, comme les prestations familiales, les pensions d’invalidité, le minimum vieillesse (Aspa) ou les minima de réversion. Mais celles du RSA et des aides aux logements se font en janvier, tandis que celle de l'allocation adulte handicapé se fait en septembre.

500 millions d'économie. L'astuce pour Bercy consiste donc à décaler de trois mois les hausses prévues en janvier. L'Etat s'épargne ainsi trois mois de hausse. Et cela lui permettrait d'économiser 500 millions d'euros. Le gouvernement compte vendre cette réforme comme une "simplification", visant à rendre le système plus lisible. Mais l'idée est bien de faire des économies.

Autre combine : jusque là, la hausse des prestations était basée sur une hypothèse d'inflation pour l'année en cours. Désormais, on se basera sur l'inflation constatée au moment de la revalorisation. Et comme en ce moment, l'inflation est quasi nulle, cela va, là encore, faire gagner de l'argent à l'Etat.