Préserver les services publics en diminuant les impôts, une "double attente" des Français

Les Français attendent à la fois une diminution des impôts et un maintien des services publics.
Les Français attendent à la fois une diminution des impôts et un maintien des services publics. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Si les Français souhaitent une diminution des impôts, selon une étude publiée mercredi, ils sont moins nombreux à penser que des économies sont encore possibles dans les services publics. 

Les Français préfèrent une diminution des impôts à une amélioration des services publics, tout en souhaitant la préservation de ces services, selon une étude* publiée mercredi, réalisée trois semaines avant le début du mouvement des "gilets jaunes".

Moins d'impôts, une priorité. La préférence des Français pour la diminution des impôts repart nettement à la hausse après trois années de recul, selon cette étude Kantar Public pour l'Institut Paul Delouvrier, une association qui veut favoriser la modernisation de l'action publique. Ils sont désormais 57% (+6 points en un an) à dire préférer une diminution des impôts, quitte à réduire les prestations des services publics, contre 43% (-5) à prioriser une amélioration de ces services. 

Les retraités (63%), les employés et ouvriers (57%) et les habitants des territoires les moins peuplés (60%) se déclarent davantage en faveur d'une diminution des impôts que les catégories favorisées (CSP+, 53%) et les habitants de l'agglomération parisienne (52%).

Une crispation autour de la pression fiscale. Cette préférence "témoigne de la crispation croissante d'une partie du pays à l'égard de la pression fiscale", selon les auteurs de ce 14ème baromètre de l'Institut Paul Delouvrier. "On ne retrouve toutefois pas les niveaux observés en 2014 en plein 'ras-le-bol fiscal'" quand 65% des personnes interrogées privilégiaient la réduction des impôts, soulignent-ils.

Des services publics à protéger. Mais les Français sont parallèlement de moins en moins nombreux (52%, contre 60% en 2015) à penser que des économies sont possibles dans les services publics sans diminuer leur qualité. Dans le détail, moins d'un usager sur deux pense que des économies sont possibles dans la justice (47%, -10), la santé publique (43%, -6) et le logement (50%, -5). Ce recul s'observe aussi pour la fiscalité (65%, -8) et la sécurité sociale (61%, -7). Les auteurs de l'étude notent "une double attente de préserver les services publics tout en diminuant les impôts, qui est le défi à relever".

La santé publique devient prioritaire. La santé publique passe en tête des priorités des Français pour la première fois, à 44% (+2), à égalité avec l'emploi et la lutte contre le chômage (44%, -4). La police/gendarmerie reste stable (33%, +1) après avoir bondi en 2016 de 16 points dans un contexte post-attentats. L'environnement enregistre une hausse de 6 points, à 26%. 

Enfin, face à la digitalisation des services publics, existe "une demande croissante d'accompagnement des usagers", qui sont 39% (+6) à vouloir pouvoir les joindre plus facilement.

*Enquête réalisée par Kantar Public du 26 octobre au 8 novembre par internet auprès d'un échantillon de 2.599 personnes, représentatif de l'ensemble des résidents en France âgés de 15 ans et plus (méthode des quotas).