Y aura-t-il une pénurie d’essence pour le chassé croisé des vacances ce week-end ? C’est en tout cas la menace brandie par la CGT-chimie qui bloque des raffineries afin de protester contre la réforme des retraites. Le gouvernement, lui, se veut rassurant. Qu’en est-il vraiment ? Les explications de Daniel Fortin, notre chroniqueur économique.
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"Les chiffres parlent d’eux-même : aujourd’hui 120 stations-service sont en rupture totale de carburant en France, 370 en rupture partielle, le tout sur un total de... 11.000 stations dans notre pays. On est donc très loin du blocage, même si certaines régions, comme Toulouse par exemple, ont plus souffert que d’autres à Noël. En réalité on est dans une bataille de communication, la CGT revendique le blocage de deux raffineries à Lavéra en Bouches du Rhône et à Grandpuits en Seine et Marne’autres sites comme Feyzin, près de Lyon, pourraient se mettre en grève dans les prochains jours. Mais le gouvernement nie tout blocage total et assure que six raffineries sur sept assurent les approvisionnements normalement. Une guerre de communication entre les deux parties...
Mais dans quel sens peut évoluer vraiment la situation dans les prochains jours ?
A priori, il n’y a pas beaucoup de craintes à avoir. D’abord, la mobilisation ne semble pas être forte. Ensuite, les stocks de carburants existent, ils sont logés dans près de 200 dépôts répartis sur tout le territoire, et ce sera difficile de tous les bloquer. Enfin, le gouvernement peut, en cas de besoin, puiser dans les réserves stratégiques du pays : il l’a fait à chaque conflit. Le seul vrai risque de pénurie pourrait venir des automobilistes tentés de se précipiter dans les station-service pour constituer leurs propres réserves, donc le message ici est très clair : il ne faut surtout pas céder à la panique".