La fréquentation a baissé de 15 à 50% en fonction des parcs d'attractions. 3:12
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Jonathan Grelier , modifié à
Confrontés à l'obligation du pass sanitaire pour leur clientèle, les parcs d'attractions ont vu l'affluence baisser dans leurs établissements. "Beaucoup de sites sont dans la détresse", alerte Arnaud Bennet, le président du syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels, mardi sur Europe 1.

Depuis le 21 juillet, les parcs d'attractions doivent respecter l'obligation de pass sanitaire pour leur clientèle, alors que l'épidémie de Covid-19 reprend en France. Problème : cette mesure décourage de nombreux clients potentiels de se rendre dans ces lieux de loisirs. Même les personnes qui ne sont pas réticentes aux vaccins n'ayant, par exemple, pas terminé leur processus de vaccination. "Beaucoup ne viennent pas et beaucoup de sites sont dans la détresse avec une situation économique très compliquée", s'alarme Arnaud Bennet, dirigeant du parc d'attractions et zoologique du Pal, en Auvergne, et président du syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels, mardi sur Europe 1.

Jusqu'à 50% de baisse de fréquentation

Habituellement, "les gens prennent la décision le matin ou la veille pour venir", insiste ce professionnel. Pour lui, la mesure "contrarie" donc "énormément les visites des parcs aujourd'hui avec des gens qui, ne voulant pas prévoir leur visite, ne viennent pas tout simplement". La fréquentation a ainsi baissé de 15 à 50% en fonction des sites. Des chiffres dramatiques pour les professionnels pour qui les mois de juillet et août représentent 70 à 80% du chiffre d'affaires de l'année.

Arnaud Bennet le précise, son syndicat n'est toutefois pas contre la vaccination. "Ce que nous contestons simplement, c'est cette mise en place précipitée au 21 juillet dans des sites qui sont par ailleurs souvent des sites d'extérieur, totalement sécurisés, avec des protocoles qui ont démontré leur efficacité en 2020", explique-t-il. Car sur le terrain, cette mise en place rapide n'est pas comprise par tout le monde. "Beaucoup de gens arrivent et n'ont pas compris qu'il fallait un test de moins de 48 heures… Ils arrivent avec des tests qui ont trois jours", illustre le dirigeant.

"Nous sommes totalement délaissés et vraiment désespérés"

Des situations qui peuvent parfois créer des tensions. "On se fait effectivement insulter", témoigne Arnaud Bennet. "On reçoit des messages très fleuris, nous disant qu'on est des 'collabos', que le pass sanitaire c'est un scandale, que la vaccination c'est un scandale… Mais bon, ça, ce n'est pas très grave. Nous sommes pour la vaccination. Nous ne sommes pas contre ce pass. C'est plus la date du 21 juillet qui nous posait problème."

Face à ces problèmes, des parcs, souvent les plus gros, ont bien essayé de mettre en place des lieux de tests antigéniques sur les parkings. "Malheureusement, les politiques parisiens n'ont pas pensé à changer le décret du 1er juin qui autorise cette mesure et sa prise en charge par l'Assurance maladie pour les discothèques et uniquement pour les discothèques", raille Arnaud Bennet. "Donc nous sommes totalement délaissés et vraiment désespérés."

Dès lors, l'avenir s'annonce plutôt sombre pour les parcs d'attractions à en croire leur syndicat. "ll ne s'agit même plus de savoir si les gens vont pouvoir payer les charges fixes pendant la saison, mais surtout ce qui va se passer après la fermeture saisonnière qui intervient souvent fin septembre", s'inquiète Arnaud Bennet.