Pacte de responsabilité : où en sont les entreprises ?

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Olivier Samain avec A.W. , modifié à
L'université d'été du Medef qui s'ouvre mercredi est l'occasion de faire le point.

Dans une tribune publiée mardi dans le journal Les Echos, le Premier ministre Manuel Valls demande aux entreprises de tenir leurs engagements en échange des 41 milliards de baisses de prélèvement annoncées d'ici à 2017. Alors que le coup d'envoi de l'université d'été du Medef sera donné mercredi à Jouy-en-Josas, près de Paris, Europe1 fait le point sur ces contreparties.

Le deal de départ.Le dispositif du pacte de responsabilité est censé être du "donnant-donnant". Le Principe ? le gouvernement octroie 41 milliards d'euros (baisses de charges et d’impôts) d'ici à 2017 aux entreprises en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l'emploi, la formation et l'investissement. 

Loin du compte. A ce jour, 16 branches d'activité seulement ont signé un accord avec les syndicats. 16 branches représentant 5 millions et demi de salariés, ce qui est encore loin du compte. Dans quelques-unes de ces branches, la restauration rapide et la production agricole notamment, il y a des engagements de créations nettes d'emplois. Ailleurs, les engagements se limitent à des objectifs chiffrés de recrutements… ce qui ne veut pas dire que l'emploi augmentera au final si, parallèlement, des cohortes de salariés partent à la retraite.

Des promesses. Plus souvent, les engagements sont d'ordre qualitatif : favoriser, par exemple, l'apprentissage ou maintenir les seniors dans l'emploi. Le Medef reconnait qu'ici ou là, les discussions sont laborieuses : la faute, dit-il, aux nuages qui ont plané ces derniers mois sur les entreprises comme la mise en oeuvre du compte-pénibilité. Mais le Medef promet que de nouveaux accords vont être bientôt signés...

Valls et la CFDT mettent la pression. La CFDT ne se satisfait qu'à moitié de ces promesses du Medef. Son numéro 1, Laurent Berger, estime ainsi qu'il faudra réorienter les milliards qui restent à distribuer vers les secteurs qui ont vraiment joué le jeu.

Quant à Manuel Valls, il maintient également la pression sur les entreprises tout en les rassurant : les 15 milliards d'euros de baisses de charges et d'impôts qui restent à voter pour 2016 et 2017 au titre du Pacte de Responsabilité seront ainsi bien votés pour laisser aux patrons la visibilité nécessaire pour investir et embaucher.