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Maud Descamps, édité par Manon Fossat , modifié à
Emmanuel Macron a annoncé la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR dans son allocution télévisée mardi soir, et en a fait une question centrale. Une très bonne nouvelle pour toute la filière, qui attend désormais des précisions du chef de l'Etat pour se lancer dans la construction de ces EPR. Combien, quand ? Toutes les questions sont sur la table car EDF ne peut assumer seule cette facture.

Le président Emmanuel Macron a annoncé mardi soir le lancement d'un nouveau programme nucléaire en France. Il comprend notamment la construction de nouveau réacteurs nucléaires, des EPR, car si la France veut atteindre la neutralité carbone en 2050, c'est maintenant que le travail doit commencer. Et derrière ces annonces, c'est toute une filière française du nucléaire qui attend des précisions de l'exécutif pour se mettre en branle. Car l'entreprise EDF ne va pas pouvoir assumer seule la facture.

Nucléaire : le spectre de Flamanville

Sur le terrain, les équipes du secteur nucléaire s'interrogent en effet sur le nombre de réacteurs à construire et sur les délais de mises en chantier. Pour Valérie Faudon, déléguée générale de la société française d'énergie nucléaire, il faut rapidement clarifier les intentions de l'exécutif en matière d'énergie nucléaire. "Ce qu'il faut, c'est passer d'une intention de commandes à un vrai cadre contractuel, qui permette justement de pouvoir passer des commandes aux industriels et de pouvoir embaucher en toute confiance, de former... Ça correspond à peu près à 10.000 personnes", a-t-elle détaillé.

En avril dernier, EDF a créé avec Pôle Emploi une université du nucléaire afin de former les techniciens qui interviendront sur les chantiers des EPR à savoir des ingénieurs, des chaudronniers ou encore des soudeurs. Mais outre le défi industriel, demeure également la question du financement. L'EPR de Flamanville a coûté 12 milliards d'euros, soit trois fois plus que prévu. Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy estime que la construction de ces nouveaux réacteurs nécessiterait des investissements "d’une ampleur rare", a-t-il dit "probablement comparable aux très grands investissements des Trente Glorieuses".