Le taux de chômage a fortement baissé ce dernier trimestre avec seulement 8,1% de la population active. 2:32
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Pauline Jacot édite par Léa Benaim
Le taux de chômage a fortement baissé ce dernier trimestre, ne concernant "plus que" 8,1% de la population active. La République en Marche se lance désormais un nouveau défis, "7% de chômage en 2022", comme l'a confirmé la ministre du Travail jeudi soir au micro d'Europe 1. Mais est-ce possible ? 

La République en Marche se félicite, le taux de chômage chez les actifs a nettement baissé avec un taux de 8,1%. Il est même passé au-dessous de la barre des 8% dans les métropoles. 

"l'ambition d'atteindre 7% de chômage en 2022 est franchement atteignable"

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Sacha Houlié, député LREM, l'ont tout deux confirmé sur Europe 1 : le regard du gouvernement se porte désormais sur 2022 avec un objectif : "7% de chômage". Un objectif "franchement atteignable" pour la ministre. Mais le gouvernement a-t-il raison d'afficher une telle confiance ?

Si l'on observe la tendance, la réponse semble être oui. Le taux de chômage est en baisse depuis 5 ans, environ un demi point chaque année. Alors effectivement, sur cette lancée, l'objectif des 7% pourrait être atteint d'ici à la fin du quinquennat. 

"Il n'y a pas de politique de l'emploi aujourd'hui"

Mais au micro d'Europe 1, Eric Heyer, économiste à l'OFCE, voit déjà un bémol, celui de la croissance. Elle ralentit, notamment parce que les créations d'emplois ne sont pas suffisantes : 260.000 nouveaux postes en 2019, mais ils seront deux fois moins nombreux en 2020, selon l'économiste. Et pour cause, en France, aujourd'hui, "il n'y a pas de politique de l'emploi qui soutienne les créations d'emplois". D'après Eric Heyer, le taux de chômage devrait vaciller légèrement en dessous des 8%, mais pas moins. 

"Le taux de chômage des jeunes est plus de deux fois supérieur au taux de chômage global" 

Au delà des mesures transitoires, comme inscrire des chômeurs dans des programmes de formation, le gouvernement doit s'atteler à la situation des jeunes. C'est ce que défend l'économiste Christian de Boissieu, qui pointe que même lorsqu'ils sont fraîchement diplômés, les jeunes ont encore du mal aujourd'hui à franchir le cap de l'emploi. La plupart du temps, les stages s'accumulent quelques mois avant de signer un premier contrat. Une des raisons pour lesquelles, selon ce professeur d'économie à la Sorbonne, "le taux de chômage des jeunes est plus de deux fois supérieur au taux de chômage global". 

Disparités territoriales

"On voit une dynamique partout sur le territoire avec 24 départements déjà sous les 7%", s'est réjouie la ministre du Travail. Mais en réalité, les disparités territoriales sont encore bien présentes. Par exemple, en Mayenne, le taux de chômage est de 5,5%, contre 14% dans les Pyrénées Orientales. Cette pente ascendante dont parle la ministre existe, surtout dans les services, mais il reste encore du travail.