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Mélina Facchin , modifié à
En mars dernier, le gouvernement avait fait fermer la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Mais face à la crainte d’une pénurie d’électricité cet hiver, elle jouera finalement les prolongations un an de plus. La direction essaye de convaincre ses anciens salariés de revenir le temps d’un CDD. 

Le charbon n’a pas dit son dernier mot. Face au risque de pénurie d’électricité cet hiver, le gouvernement a décidé de prolonger d’un an l’exploitation de la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle. Elle avait pourtant définitivement fermé en mars dernier. Alors pour la remettre en route, l’usine a dû rappeler ses anciens salariés licenciés et leur demander d’accepter un nouveau contrat temporaire à coup de hausse de salaire et de primes mensuelles très attractives.

"À la maison depuis avril, il fallait que je retrouve une activité"

Les pelleteuses gravissent à nouveau les montagnes noires de charbon du parc de la centrale de Saint Avold. Le lieu a comme ressuscité en quatre mois. "Fin mars dernier, il n’y avait plus rien ici", se rappelle Joseph Schiavone, ancien chef d’équipe. À cette date-là, celle de la fermeture de la centrale, il perd son emploi comme ses 70 collègues et obtient un congé de reclassement.

Quand sa direction l’a rappelé, il n’a pas hésité bien longtemps à reprendre du service. "Depuis le 1er avril, je suis à la maison et ça peut être agréable un certain temps, mais j’ai quand même quelques années encore devant moi avant la retraite", admet ce père de famille de 43 ans. "Il fallait que je retrouve une activité. Ce n’était pas très difficile de me convaincre", sourit-il.

5% de salaire en plus et des primes jusqu’à 5.800 euros mensuels

Alors pour faire revenir un maximum de ses anciens salariés, les inciter à signer un CDD de 6 mois, GazelEnergie, le propriétaire du site, avance des arguments financiers très convaincants. "Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’aujourd’hui, nos salariés sont payés tout en restant chez eux (dans le cadre de leurs congés de reclassement)", explique Camille Jaffrelo, porte-parole du groupe.

"Et ce n’est pas en les payant la même chose qu’à la maison qu’on pouvait les motiver à revenir", poursuit-elle. "Donc on a augmenté leur salaire d’environ 5% et on a mis en place des bonus qui iront jusqu’à 5.800 euros bruts mensuels. Je crois que c’est une juste rémunération compte tenu de tout ce qui s’est passé ces dernières années ici, ça a été dur pour eux", conclut la porte-parole de GazelEnergie.

Jusqu’au 31 mars prochain, la centrale à charbon va donc à nouveau produire l’équivalent du tiers de l’électricité consommée dans le Grand Est. La plupart des salariés prendront ensuite pour de bon leur retraite ou travailleront sur le nouveau projet du site autour des énergies renouvelables.