Marc Simoncini : "Le code du travail est inadapté aux créations de start-up"

Marc Simoncini.
Marc Simoncini. © MARTIN BUREAU / AFP
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A.D , modifié à
Il fait partie des entrepreneurs qui ont bousculé les codes de l'entreprise en France. Marc Simoncini, fondateur de Meetic, était invité dans C'est arrivé demain.
INTERVIEW

Plusieurs milliers d'entrepreneurs se retrouveront mercredi et jeudi à Bercy pour célébrer l'entrepreneuriat*. Marc Simoncini, figure de l'entrepreneuriat, soutien public d'Emmanuel Macron, fondateur de Meetic et Jaïna et président de Sensee, réalise un rêve aujourd"hui : proposer un vélo de luxe en série limitée qui sera lancé dans un mois, au moment du Tour de France. Invité dimanche dans l'émission C'est arrivé demain, il décrypte la montée en puissance de l'entrepreneuriat.

De plus en plus d'envies "de monter des boîtes". Remplir Bercy avec des entrepreneurs, l'idée aurait pu paraître saugrenue il y a encore trois ou quatre ans. "On a enfin fait la différence entre les patrons et les entrepreneurs en France. On est devenu sympathiques. Il y a eu un énorme virage, une force de rassemblement." Quand, il y a 20 ans, dans une conférence en école de commerce, il demande qui veut monter une boîte, deux mains se lèvent dans la foule. Aujourd'hui, c'est 30 à 40% des étudiants de l'école des métiers de l'internet post-bac qu'il a créé avec Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon qui ont cette envie.

"Capitalisme différent". Les modèles aussi ont changé mais également les valeurs. "C'est un capitalisme un peu différent. Ce sont des entreprises qui naissent et meurent très vite, qui sont un peu nouvelles dans l'organisation, le développement et l'approche sociale. On voit toujours les grandes entreprises qui ferment, ça fait beaucoup de bruit, mais ce qui en fait moins ce sont les 100.000 petits sapins qui sont en train de pousser derrière dans la forêt."

Une France "inadaptée". Entre ce nouveau monde dynamique de l'entrepreneuriat et le salariat morose lesté de plans sociaux, comment créer des passerelles ? "Je suis assez pessimiste sur l'idée qu'on y arrive dans ce pays. Il y a une volonté publique de favoriser l'entrepreneuriat mais il y a aussi une fiscalité qui est complètement inadaptée au monde dans lequel on vit, un code du travail tout aussi inadapté aux start-up et une loi des 35 heures que plus personnes ne comprend. Le constat du spécialiste, sur l'évolution de la Loi Travail est ans surprise accablant : "On voit d'où ça part, où le dialogue social le mène et où ça arrive. Cela n'a plus aucun sens de faire des lois comme ça, c'est tellement inadapté aux jeunes entreprises que ce projet ne nous intéresse pas." 

*Evénement Bpifrance Inno Génération, en partenariat avec Europe 1.