LVMH "pas en mesure" de mener l'acquisition du joaillier Tiffany "en l'état"

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Tiffany ne devrait pas être racheté par LVMH. © SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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avec AFP , modifié à
Le groupe LVMH, qui avait annoncé vouloir acheter Tiffany pour 16,2 milliards de dollars en novembre dernier, a décidé de renoncer à la transaction. Le prestigieux joaillier américain a riposté en attaquant le numéro 1 mondial du luxe devant la justice aux États-Unis. 

Tiffany et LVMH, à peine fiancés, déjà divorcés : le groupe de Bernard Arnault ne s'estime plus "en mesure" de racheter "en l'état" le joaillier américain, qui a riposté en attaquant le groupe français devant la justice aux Etats-Unis. Leurs fiançailles avaient fait les gros titres en novembre dernier, lorsque le numéro un mondial du luxe avait annoncé vouloir croquer la prestigieuse marque new-yorkaise pour le montant record de 16,2 milliards de dollars. 

Mais la crise sanitaire est notamment passée par là. Après avoir annoncé fin août qu'ils repoussaient de trois mois - à fin novembre 2020 - la date butoir pour boucler leur rapprochement, LVMH a annoncé mercredi qu'il avait décidé de réunir son conseil d'administration "après une succession d'événements de nature à fragiliser l'opération d'acquisition de la société Tiffany".  

LVMH a en particulier fait état "d'une lettre du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian, ndlr) qui, en réaction à la menace de taxes sur les produits français formulée par les Etats-Unis, demande au groupe LVMH de différer l'acquisition de Tiffany au-delà du 6 janvier 2021". "Nous n'avons pas d'autre choix que d'appliquer les termes de cette lettre" qui "s'imposent à LVMH" a souligné lors d'une conférence de presse le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony.

Le prix d'achat de Tiffany, devenu trop cher après la crise 

La question du prix d'achat de Tiffany, devenu trop cher au regard des dégâts de la crise, a régulièrement agité les marchés. "LVMH, qui était le seul acheteur naturel" pour le joaillier américain, a sans doute eu le "sentiment qu'il était en droit de négocier une baisse de prix", avec un cours de Tiffany qui s'éloignait de plus en plus de 135 dollars par action prévus au départ, a expliqué à l'AFP un opérateur boursier sous couvert de l'anonymat. Le titre, qui dévissait de 11% sous le coup de cette annonce mercredi à Wall Street, évoluait déjà largement sous ce prix mardi soir à la clôture (près de 122 dollars).

Le joaillier dit vouloir "obtenir une décision" du tribunal du Delaware "avant le 24 novembre, obligeant LVMH à remplir ses obligations et boucler la transaction selon les termes convenus". Tiffany a souffert de la fermeture de ses magasins en raison des mesures de confinement, enregistrant une perte nette de 65 millions de dollars entre février et avril, contre un bénéfice de 125 millions de dollars un an plus tôt.